La CGPME savoure sa revanche face au Medef

En accueillant le chef de l'État ce matin au palais des Congrès, Jean-François Roubaud ne devrait pas bouder son plaisir. Pour son intervention devant 2.000 chefs d'entreprise, Nicolas Sarkozy a sollicité son organisation ? la CGPME ? et non le Medef, le grand frère parfois envahissant. Pour Jean-François Roubaud, la visite du président de la République sonne d'autant plus comme une revanche que, depuis des mois, la rivalité avec le Medef va crescendo.La bataille prend parfois une tournure publique, comme à la mi-juin, lorsque Laurence Parisot organise un événement autour de la « PME attitude », la veille du traditionnel congrès annuel de la CGPME intitulé « Planète PME ». Les responsables du Medef plaident la bonne foi et revendiquent de représenter toutes les entreprises, de la plus petite à la plus grande. Mais à la CGPME, l'épisode est vécu comme un casus belli. D'autant que les deux structures patronales se livrent, au même moment mais en coulisses, à un autre affrontement. Celui-ci porte sur la désignation de leurs représentants dans les structures paritaires territoriales du nouveau service public de l'emploi, Pôle emploi. Traditionnellement, les mandats sont répartis à raison de trois pour le Medef, un pour la CGPME et un pour l'UPA (artisanat). Mais cette fois, la CGPME, arguant de sa présence sur le terrain, réclame plus de sièges, ce qui lui vaut un refus du Medef. tractationsÉchanges de courrier, tractations, le problème n'est toujours pas résolu dans plusieurs régions. Et les incidents s'accumulent. Récemment, un responsable du Medef laissait entendre dans la presse que les propositions sur le grand emprunt de la CGPME étaient très largement copiées sur les travaux de la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication (Fieec).À l'origine de ce regain de tension, les campagnes électorales qui se profilent tant au Medef qu'à la CGPME. Or si Jean-François Roubaud est quasiment assuré de sa réélection en janvier, Laurence Parisot a besoin de donner des gages au terrain ? et tout particulièrement aux petites entreprises ? si elle ne veut pas voir émerger la candidature d'un ténor d'ici à l'été. Mais à trop vouloir jouer cette carte, la « patronne des patrons » prend un risque. « Attention à ne pas faire preuve de mépris ! » avertit un membre du Medef. A. L.
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