Telefonica défie Vivendi au Brésil

TélécomsTelefonica tente de tuer dans l'?uf les ambitions brésiliennes de Vivendi. Le groupe espagnol a annoncé hier qu'il améliorait de 5,2 % le prix de son projet d'offre de rachat de l'opérateur télécoms fixe GVT, à 50,50 reais par action, soit quelque 2,7 milliards d'euros. Vivendi, qui avait conclu en septembre un projet d'accord pour une OPA amicale à 42 reais, a vu surgir Telefonica le mois dernier, avec une première contre-offre à 48 reais.Le groupe français attendait la levée des dispositifs anti-OPA de GVT avant de décider une éventuelle surenchère. Mais Telefonica ne lui en a pas laissé le temps. En effet, l'assemblée générale des actionnaires de l'opérateur brésilien a supprimé ce mardi 3 novembre les « poison pills ». Le géant espagnol des télécoms n'a pas attendu vingt-quatre heures pour dévoiler sa surenchère. Une façon de signifier à Vivendi qu'il ne veut pas de lui au Brésil.Défendre son territoireOfficiellement, on s'interdisait hier tout commentaire chez Vivendi. Le groupe de médias et de télécoms n'avait jusqu'ici pas jeté l'éponge, malgré l'irruption de cet adversaire de poids. La perspective de prendre pied sur un marché en forte croissance au travers de GVT, qui lui-même affiche une progression de 27 % de son chiffre d'affaires, retenait toute l'attention de l'état-major. Menée par Vivendi, cette opération avait été préparée en collaboration avec sa filiale SFR. Certains dirigeants de l'opérateur télécoms fixe et mobile français étaient même allés au Brésil, à la fin de l'été, pour des réunions de travail avec des managers de GVT.La voie semblait d'autant plus dégagée pour Vivendi que Telefonica avait, selon nos informations, discuté avec les actionnaires de GVT au début de 2009 pour étudier un éventuel rachat. Mais l'espagnol avait alors renoncé. La détermination affichée aujourd'hui par Telefonica apparaît ainsi comme la défense d'un territoire, l'Amérique latine, qu'il considère comme son pré carré naturel. Si Vivendi voulait revenir dans la course, il devrait offrir au moins 5 % de plus, soit 2,83 milliards d'euros. Une probabilité à laquelle la Bourse parisienne ne semble guère croire. Le titre Vivendi a bondi hier dès l'annonce de la surenchère de Telefonica pour terminer en hausse de 2,2 %, à 19 euros. J.-B. J.
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