Excès de pessimisme

Comme l'année dernière, les analystes financiers sont pris à contre-pied. S'ils étaient très loin d'anticiper l'effondrement des perspectives bénéficiaires européennes avant octobre 2008, ils semblent cette fois-ci avoir fait preuve d'un excès de pessimisme. Il aura fallu attendre la fin de la saison des résultats du troisième trimestre pour que les analystes financiers prennent conscience de l'amélioration de la conjoncture pour les entreprises européennes. En conséquence, ils ont révisé à la hausse leurs anticipations de bénéfices pour l'indice large européen DJ Stoxx 600 de + 2,1 % au mois d'octobre, chose inédite depuis de nombreux trimestres. Dans cette veine, jamais autant de secteurs n'avaient été simultanément révisés à la hausse depuis début 2008 : on dénombre 14 secteurs révisés positivement au cours du mois d'octobre (essentiellement en fin de mois) sur les 19 qui composent la cote européenne. Les plus révisés à la hausse sont ceux qui ont le plus souffert depuis le début de l'année, à savoir les services financiers (+ 24,7 %), les produits de base (+ 10 %), ou encore les banques (+ 2,9 %). Les secteurs défensifs sont désormais dans le ventre mou, tous révisés légèrement positivement sur un mois : + 1,9 % pour le secteur de la santé, + 1,2 % pour les télécoms et + 1,1 % pour l'agroalimentaire. On ne trouve plus que 4 secteurs encore révisés négativement, à savoir le transport aérien (? 2,8 %), les valeurs technologiques (? 0,8 %), les foncières (? 0,6 %) et la construction (? 0,1 %). Notre indicateur du nombre de révisions positives rapporté au nombre de révisions négatives pour le DJ Stoxx 600 a logiquement continué à progresser en octobre, atteignant désormais 1,36. Seule ombre au tableau, la hausse de notre indicateur est plus le fait d'un effondrement du nombre de révisions baissières que d'une explosion du nombre de révisions haussières. L'ancrage de meilleures perspectives bénéficiaires semble plutôt positif pour les marchés actions. Attention toutefois, puisque si les résultats du troisième trimestre ont battu les anticipations des analystes, ils n'ont pas battu les anticipations des investisseurs, qui avaient anticipé les révisions. nPar Jean-Luc Buchalet (en haut) et Pierre Sabatier, respectivement PDG de Pythagore Investissement et de PrimeView.
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