Wall Street offre moins d'espoir aux diplômés

Enfin une bonne nouvelle sur le front de l'emploi : en 2009, seuls 28 % des diplômés de l'École de commerce de Harvard se sont dirigés vers Wall Street pour trouver un emploi, contre 41 % l'an dernier et 60 % avant la crise. Or, pour Ray Soifer, qui établit un « indicateur MBA » (Master of Business Administration) tous les ans, cela signifie que les investisseurs peuvent dormir tranquilles. En effet, si la finance avait attiré un pourcentage plus élevé de ces jeunes diplômés, cela aurait été le signe qu'une bulle était en formation, et qu'elle aurait forcément éclaté un jour. En fait, selon ce baromètre, dès que 30 % des jeunes diplômés en business de Harvard rejoignent la finance, c'est un mauvais signal. Le nombre de MBA embauchés à Wall Street dépassait ainsi ce seuil sur la période 2000-2002, de même qu'en 2005-2008.face à un casse-tête Mais si les diplômés de la business school de Harvard ne vont plus à Wall Street, où vont-ils ? C'est là le problème. Ils font face à un casse-tête de taille : alors qu'ils ont souvent consenti des efforts financiers de taille pour se payer leurs études, ils peinent aujourd'hui à trouver un emploi rémunérateur (ceux de Wall Street offrent des salaires de l'ordre de 160.000 dollars par an pour les débutants), qui leur permettrait de rembourser rapidement leurs dettes. L'année d'étude en MBA à Harvard comprend 46.150 dollars de frais de scolarité, auxquels s'ajoutent l'assurance, le loyer, les dépenses personnelles, soit des dépenses totales avoisinant 75.?000 dollars par an. Même chose pour l'École de commerce du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Conscients de la situation, les universités réagissent. « Nous avons décidé d'aider nos étudiants à trouver un emploi en organisant des forums dans plusieurs villes, réunissant d'anciens élèves, des employeurs potentiels et des étudiants, et favorisant le networking », explique David Schmittlein, le doyen de l'école. Une première pour la prestigieuse école? Celle de Harvard vient de son côté d'abandonner un programme supprimant les frais de scolarité pour les étudiants de troisième année qui s'engageaient à travailler cinq ans dans le public ou pour des organisations à but non lucratif. L'école a en effet été dépassée par le succès de son initiative : deux fois plus d'étudiants que prévu ont répondu à l'appel. Et surtout, elle a besoin d'argent : avec la crise, son fonds de financement a perdu 27 % de sa valeur, à 26 milliards de dollars aujourd'hui? Lysiane J. Baudu
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.