transports

Plusieurs projets d'infrastructures emblématiques peinent à se concrétiser, témoignant des difficultés rencontrées par les partenariats public-privé soumis aux aléas du financement. Des difficultés liées également aux lourdeurs des négociations entre des partenaires parfois multiples qu'il est compliqué de réunir autour de la table en sachant que les engagements pris vont courir ensuite sur des années.Premier exemple de ces projets en panne, le tram-train de La Réunion. Évalué à 1,5 milliard d'euros, il doit permettre de désengorger l'île où le parc automobile a explosé au fil des années. Mais il n'est, « en l'état actuel des choses, pas assuré d'aboutir », relève un expert. Certes, un contrat de partenariat a été signé le 2 décembre 2009 avec le groupement Tram'Tiss qui associe notamment Colas et Veolia. Mais le bouclage financier du projet n'a pas été réalisé. Le conseil régional de La Réunion a assorti au contrat une condition suspensive, valable six mois, car il veut obtenir une rallonge de l'État par rapport aux 435 millions d'euros promis ? la région étant censée contribuer pour 350 millions et l'Europe apportant 100 millions. La Réunion avait notamment demandé à utiliser « au nom de l'équité territoriale » la dotation ferroviaire dont bénéficient les autres régions de France et à recevoir ainsi près de 80 millions d'euros par an à compter de 2014, année où le tram train devait en principe être mis en circulation. Une surenchère que le conseil régional justifiait fin novembre par la difficulté à obtenir une garantie de financement des banques. révisions des investissements Mais les élections régionales du mois de mars n'ont peut-être pas non plus été étrangères à ces difficultés. Au demeurant, tout n'est pas perdu, estime un expert : la région va revoir ses hypothèses de recettes et pourrait abaisser son programme pluriannuel d'investissement pour mieux financer le tram train. Mais à ce stade, rien n'assure non plus que ce contrat débouchera.Autre contrat qui peine à se concrétiser, celui du GSM-R (Global System for Mobile communication for Railways). Le projet vise à renouveler les systèmes de signalisation ferroviaire sur 14.000 km de voies ferrées en France et il est nécessaire pour les rendre interopérables à l'échelon européen. Mais le contrat n'est toujours pas signé. Pourtant, le 25 février 2009, RFF avait désigné comme « titulaire pressenti » le groupement TDF-Vinci. La faillite de l'équipementier télécoms Nortel imposé par RFF aux candidats avait certes bouleversé la donne. La reprise des activités radio sol-train de Nortel en Europe par l'autrichien Kaptsch a été une bonne nouvelle pour le groupement TDF et ses financeurs. Les chances d'aboutir sont donc plus grandes. Le secrétariat d'État aux Transports escompte finaliser le contrat au plus tard le 31 janvier.Le troisième projet d'infrastructure, CDG Express, qui doit relier l'aéroport de Roissy et la gare de l'Est, à Paris, suscite beaucoup de scepticisme, vu sa complexité et le risque d'une faible rentabilité. Vinci a été désigné concessionnaire pressenti il y a plus d'un an et demi, et a remis son offre début novembre, mais le contrat, là encore, n'est toujours pas signé. Le projet bénéficiant de la garantie de l'État, le niveau de la dette à lever sans recours serait réduit mais le montant de fonds propres à apporter serait important. Dans l'entourage de Dominique Bussereau, on indique que l'objectif est de conclure un accord avec le groupement au plus tard le 31 janvier.
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