Boeing 787 : après trois semaines d'enquête, le mystère des batteries carbonisées reste entier

Près de trois semaines après la décision le 16 janvier de clouer tous les Boeing 787 en service à la suite de deux incidents électriques, le premier sur un appareil de JAL à Boston le 7 janvier, le second le 16 janvier sur un avion d’ANA, le mystère reste entier. Après avoir passé au rayon X et démonté la batterie de l’appareil d’ANA qui a été carbonisée, le Bureau japonais de la sûreté aérienne (JTSB) a indiqué ce mardi que \"la batterie a été détruite par un processus appelé emballement thermique, dans lequel la chaleur monte au point où l\'ensemble devient incontrôlable\", a déclaré un responsable du Bureau japonais de la sûreté aérienne (JTSB).Raison inconnueSelon son président, Norihiro Goto, six des huit cellules de la batterie principale du 787 d\'ANA étaient gravement endommagées, carbonisées et déformées, mais la raison demeure inconnue, selon les autorités nippones. L\'accumulateur en question a vraisemblablement subi une sorte de réaction en chaîne entraînant une montée incessante de température, a précisé le JTSB.Charge normaleLe 24 janvier, les autorités japonaises et américaines avaient indiqué avoir constaté que cet accumulateur lithium-ion n\'avait apparemment pas souffert d\'une charge anormalement élevée qui aurait pu entraîner l\'élévation brutale de température. Selon les données contenues dans l\'enregistreur de bord, la tension de la batterie n\'a jamais dépassé 31 volts, soit juste sous le niveau défini de 32 volts, avait précisé un responsable du JTSB. \"C\'est un problème de sécurité très sérieux\", avait déclaré la NTSB.Enquêtes prévues chez un fabricant de pièces français\"Nous allons continuer à rechercher la cause de ces dommages\", en passant au crible à la fois les composants mais aussi les données de l\'enregistreur de bord, a précisé ce mardi le bureau. Des enquêtes sont aussi prévues chez un fabricant français de pièces, dont le nom n\'a pas été donné. La batterie, fabriquée par la firme nippone GS Yuasa, intègre des composants de diverses origines et est assemblée dans un système électrique conçu par le groupe français Thales. La firme nippone envoie les batteries directement à Seattle chez Boeing.L\'enquête avance rapidement selon les AméricainsLundi, l\'agence américaine de sécurité aérienne (NTSB) a affirmé que l\'enquête \"avançait rapidement\", démentant des informations de presse assurant que l’enquête s’enlisait.Boeing demande à pouvoir refaire des vols d\'essaisBoeing a de son côté \"soumis une requête\" auprès de l\'Agence fédérale américaine de l\'aviation (FAA) \"pour conduire des vols d\'essai du 787\", ajoutant que cette demande d\'autorisation était actuellement \"en cours d\'évaluation par la FAA\". Selon le quotidien régional \"Seattle Times\", qui cite des sources proches du dossier, \"s\'il est probable que la FAA donne une suite favorable à cette requête (...), le 787 restera certainement encore cloué au sol pour des semaines, voire des mois\". La note risque ainsi d\'être salée pour Boeing.Le B787 a revolé en Inde sans passagersLe ministère indien de l\'Aviation civile a autorisé des pilotes à faire voler deux Boeing 787 Dreamliner entre New Delhi-Bombay pour des questions de maintenance, mais sans passagers à bord. \"Ils ne transportaient pas de passagers, seuls deux pilotes ont été autorisés à l\'intérieur de chaque appareil et nous leur avons uniquement donné la permission de voler parce que la compagnie payait très cher les charges de stationnement à l\'aéroport de Delhi\", a expliqué le directeur général de l\'Aviation civile, Arun Mishra.
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