L'assurance transport traverse une période charnière

Les assureurs transport voient loin. Ils veulent anticiper les évolutions à venir du commerce mondial comme en témoigne le programme de leur congrès annuel international à Cannes du 4 et 5 mai, portant notamment sur l'ouverture des « autoroutes de la mer » près des cotes, et des nouvelles routes de navigation vers le Nord, permises par la fonte des glaces.« Pour les assureurs transport, il est important d'orienter les opérations vers les marchés à forte croissance comme les pays émergents et en particulier la Chine qui devient au premier trimestre 2010 la deuxième puissance industrielle mondiale », observe Patrick de La Morinerie, président de la commission des assurances transports de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA). Pour l'heure, confrontés à une baisse du commerce international en volume (- 10 % en 2009) comme en valeur (-27 %) et donc de la masse assurable (-7,1 % en Europe), les assureurs transport du marché français ont enregistré une réduction de leur chiffre d'affaires de près de 2,7 % en 2009 à 1,9 milliard d'euros. Les primes d'assurance maritime des marchandises transportées ont pour leur part reculé de 3,1 % à 846 millions. « Mais dans ce contexte, la France réussit une bonne performance car, si l'on retire les effets de change, le marché français est relativement stable », estime Patrick de La Morinerie.hausse de la piraterieReste que « des incertitudes existent sur la profitabilité en 2010 », souligne la fédération, alors que les résultats de l'assurance marchandises transportées sont « justes équilibrées en 2009 ». De même, en assurance aviation « Le crash d'Air France du 1er juin 2009 entre dans les résultats de l'exercice 2008 et explique que le ratio S/P (les insitres rapprotés aux primes) soit monté à 113 % », indique Patrick de La Morinerie. A un tel niveau la branche est techniquement déficitaire. Et le niveau de 79 % pour 2009 n'est qu'un chiffre provisoire où l'exercice annuel, à cheval sur 2010, n'est pas encore achevé. Parmi les sujets de préoccupations, la piraterie reste en bonne place car « le nombre de cas s'est accru ces derniers mois et les demandes de rançon ont connu une recrudescence », note par ailleurs Patrick de La Morinerie. Au total, il y aurait environ une quarantaine de navires concernés par an. Dans le cadre du nouveau bouquet de garanties pour la couverture des corps de navires qui sera commercialisée sur le marché français à partir du 1er juillet 2010 après 3 ans de négociations avec les organisations professionnelles des armateurs et des courtiers, le risque de piraterie a été mieux identifié afin d'être mieux couvert. n
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