Sarkozy remet l'autorité au coeur du système éducatif

« Ce que nous voulons, c'est rétablir l'ordre, réhabiliter l'autorité. » Le ton est donné. Dans son énième discours sur la sécurité, Nicolas Sarkozy a précisé mercredi, devant un parterre de préfets, procureurs généraux, recteurs et inspecteurs d'académies, les grandes orientations annoncées en avril à l'issue des Etats généraux de la sécurité à l'école. Des mesures qui seront évaluées à la fin de l'année.Rappelant l'accélération du plan de sécurisation, la proposition de loi Ciotti systématisant la suspension des allocations familales en cas d'absentéisme (lire « La Tribune » du 29 avril 2010), le chef de l'Etat a annoncé sa volonté de former d'ici à 2012 les 14.000 personnels de direction à la gestion de crise. Les nouveaux masters d'enseignement mis en place à la rentrée 2010 devront aussi préparer les aspirants professeurs à la gestion de crise et à la prévention de la violence. Autre nouveauté, à l'image des 5.000 policiers et gendarmes qui font office de « correspondants sécurité-école » dans le secondaire et de l'installation prochaine d'un bureau pour les force de l'ordre dans les 53 établissements jugés les plus sensibles, des « référents justice » seront désignés par les parquets pour faciliter la communication avec les chefs d'établissement. « Il faut appliquer sans faille les outils répressifs», a martelé Nicolas Sarkozy, estimant cependant qu'il faut, comme le préconise le récent rapport du criminologue Alain Bauer, « redonner du sens » aux sanctions. A savoir, préférer aux exclusions des « mesures d'utilité collectives ». Ou, pour les élèves de 13 ans à 16 ans les plus difficiles, ces « perturbateurs » qui « empoisonnent la vie de leurs camarades », mettre en place des internats spécialisés leur inculquant « la règle, le respect de l'autorité et le goût de l'effort ».« une petite révolution »Mais l'un des points essentiels est sans conteste sa volonté de voir les collèges et lycées disposer « d'équipes soudées et solidaires ». Presque un voeu pieu tant chaque année apporte son lot de jeunes professeurs débutants dans des établissements difficiles, du coup soumis à un fort « turn over ». Or pour stabiliser les équipes éducatives, le président de la République propose « une petite révolution » : l'expérimentation, dans une centaine d'établissements, du recrutement direct de professeurs par le chef d'établissement. En cas de réussite, cette expérimentation sera étendue à la rentrée 201, a promis le chef de l'Etat, Une brêche ouverte dans le système d'affectation actuel, qui devrait ajouter au mécontentement déjà grand des syndicats d'enseignants... Clarisse Jay
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