L'AMF reconnaît la nécessité d'un débat sur l'utilité sociale du système financier

« Nous ne pouvons pas sortir de la crise sans nous poser la question de l'architecture même de notre système financier. » Devant ce qu'il considère être un tabou en France, Jean Peyrelevade, le président de Leonardo & Co, a poussé le patron de l'Autorité des marchés financiers (AMF) à réagir, à l'occasion d'une conférence organisée par l'Association Française des Trésoriers d'Entreprise ce mercredi. « Toutes les activités financières, tous les produits financiers n'ont pas la même utilité sociale », a-t-il martelé. Aux États-Unis, Barack Obama a mis le sujet sur la table, avec l'appui de l'ancien président de la Réserve fédérale Paul Volcker. Le projet de réforme de la régulation financière, actuellement examiné au Sénat, prévoit ainsi de limiter la prise de risque des banques commerciales. Mervyn King, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, et le président de la Financial Services Authority (FSA), Adair Turner, se sont également prononcés. Mais en Europe, « l'ensemble des professionnels a fait en sorte que surtout, ce débat ne s'ouvre pas », déplore l'ancien président du Crédit Lyonnais. écart persistantPour Jean-Pierre Jouyet, qui a tenu à rappeler qu'il n'était pas le régulateur bancaire, il n'est pas anormal que le président américain ait amorcé la machine. « Car la crise est d'origine américaine et anglo-saxonne. Nous verrons si, suite aux élections britanniques, ce débat se poursuit. » Le président de l'AMF reconnaît volontiers qu'il « doit y avoir une réflexion sur l'utilité sociale d'un certain nombre de produits et d'acteurs financiers ». En particulier les activités pour compte propre des banques. Une clarification pourrait, selon lui, se faire en terme de structure, de coût (en terme de ratio prudentiel) ou de taxation. « Malgré ces deux dernières années, nous observons un écart persistant entre ce que sont les logiques d'un certain nombre d'activités et d'acteurs financiers et l'ensemble des autres acteurs de la société. Et le paradoxe, c'est que les seconds sont plus dépendants qu'hier de la façon dont fonctionnent les acteurs financiers ». Le régulateur s'est ainsi dit frappé des divergences en matière de rendements des fonds propres, dont les rémunérations ne sont que la conséquence. C. FR. photo jouyet peyrelevalde
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