À en croire le marché des dérivés du pétrole, le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique ne met pas en danger que la flore et la faune locale. La marée noire entraînée par l'explosion de la plate-forme la plus profonde du monde a aussi fait grimper les échéances les plus lointaines du pétrole. Ainsi, le baril de WTI pour livraison en 2018 a franchi mardi la barre des 100 dollars, et ce pour la première fois depuis janvier. Une progression en écho aux déclarations du président Obama, qui déclarait le même jour qu'aucune nouvelle autorisation de production offshore ne serait accordée avant une « sérieuse analyse » des causes de la marée noire. En cas de moratoire total sur les nouveaux projets d'extraction off-shore, la capacité de production des États-Unis, de 8,3 millions de barils en avril, pourrait reculer de 500.000 à 1 millions de b/j selon le courtier Newedge USA. Selon les calculs de l'Agence internationale de l'énergie, la proposition du gouvernement Obama de relancer l'exploration offshore pourrait doubler les réserves d'or noir du pays, aujourd'hui estimées à 30,5   milliards de barils.record historique Selon Olivier Jakob chez Petromatrix, en Suisse, les États-Unis ne sont pas prêts à tirer un trait aussi vite sur le potentiel de leurs fonds marins. « La progression des échéances lointaines du pétrole s'explique surtout par l'accumulation des stocks de pétrole aux États-Unis, qui pèse sur les échéances rapprochées », assure le spécialiste. Une thèse confortée, hier, par le nouveau record historique de barils accumulés à Cushing, Oklahoma, qui a fait chuter le WTI à un plus-bas sur 8   mois, le baril chutant en dessous des 80 dollars. Le lieu de stockage de la référence West Texas Intermediate abritait la semaine dernière 36,2 millions de baril. Lors du dernier épisode de saturation des capacités de Cushing, le nombre de barils maximal avait atteint 35 millions, et les prix du WTI avaient dégringolé vers 33 dollars. La raréfaction des capacités de stockage limite les achats de WTI, puisque seuls les acteurs pouvant s'assurer de capacités de stockage éventuelle peuvent intervenir sur les échéances rapprochées. nInfographie1col 50mm

latribune.fr

05 Mai 2010, 23:21

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