Les sites d'écoute de musique tentent le modèle payant

Attendue depuis des mois, l'offre « premium » du service d'écoute de musique Deezer est en ligne depuis hier. Pour un abonnement de 9,99 euros par mois, elle offre la possibilité d'écouter de façon illimitée des titres à la demande sur un catalogue de quelque 5 millions de titres. Si le lancement a tardé, c'est que les discussions avec les maisons de disques ont été longues. Les accords trouvés sont basés sur un partage à 60 % des revenus pour les ayants droit (producteurs, auteurs..), répartis selon le taux d'écoute des morceaux.Alors que la jeune société française a depuis août 2007 attiré 11 millions de membres qui peuvent constituer et écouter des listes d'écoute (playlists) de leur musique préférée, le pari est aujourd'hui de convertir une partie de cette base à l'abonnement payant. Jonathan Benassaya, dirigeant de Deezer, affiche des ambitions modestes : un taux de transformation de 2 %. Pour convaincre ses membres de passer au payant, Deezer Premium mise sur un son de meilleure qualité et surtout la mobilité. L'abonné a accès au service sur PC, sur les mobiles (iPhone, BlackBerry, HTC et Samsung sous Android) et sur toute une gamme d'appareils connectés à Internet (Netbox de Netgem, chaînes hi-fi sur IP Logitech, Sonos, et peut-être à l'avenir téléviseurs connectés de Sony). Il peut ainsi télécharger ses playlists sur son mobile et les écouter hors connexion, tant qu'il reste abonné. « Nous ne vendons pas des morceaux de musique mais un service d'accès à la musique », précise Jonathan Benassaya. Pour ceux qui veulent acquérir définitivement les morceaux, Deezer offre toutefois un lien direct vers la boutique de téléchargement d'Apple, iTunes, qui le rémunère à hauteur de 4 % des ventes.Le modèle gratuit financé par la publicité ne génèrera sur l'année 2009 que 6 millions d'euros de chiffre d'affaires, ne permettant pas à Deezer de trouver l'équilibre. Jonathan Benassaya, qui a étoffé la régie publicitaire de la société, assure néanmoins que le lancement du Premium ne signifie pas son abandon du service gratuit, qui sera rentable début 2010. C'est le moment attendu pour déployer l'offre Premium à l'international.offre à 9,99 euros par moisIl y rencontrera Spotify, le service lancé par des Suédois et basé à Londres, présent aujourd'hui en Scandinavie, Espagne, Royaume-Uni et depuis février en France. Mariant dès l'origine le modèle d'écoute gratuite et l'abonnement Premium, Spotify, accessible en téléchargeant au préalable un logiciel, assure avoir converti quelque 10 % de ses 6 millions de membres à l'offre à 9,99 euros par mois. Il prépare son lancement dans quelques mois aux États-Unis. Il mise lui aussi sur l'accès multisupport. Disponible sur iPhone, Spotify est aussi directement installé sur des mobiles HTC de l'opérateur britannique O2 ou sur les boîtiers TV de l'opérateur Telia?Cette accessibilité fera-t-elle la différence ? Les modèles par abonnement lancés par les acteurs du mobile sont à la peine. L'offre de musique illimitée sur mobile lancée depuis un an par Nokia, Comes with Music, est loin d'être un succès. Selon le site Musically.com, elle n'aurait recruté que 107.000 utilisateurs dans les neuf pays dans lesquels elle est commercialisée.En France, les offres combinant accès sur PC et mobiles de SFR et Orange ont eu des résultats inférieurs aux attentes. Et sur Internet, Rhapsody, la filiale de RealNetworks, premier service par abonnement aux États-Unis, a perdu 100.000 abonnés entre le premier et le troisième trimestre de cette année, tombant à 700.000.Mais pour Anninna Svensson, responsable de Spotify pour la France, « la seule comparaison qui vaille est celle que l'on peut faire avec le piratage. L'accès à la musique doit être rendu plus facile et rapide qu'en la piratant. Les utilisateurs recherchent l'ergonomie des services, la compatibilité d'écoute sur de multiples supports? ». C'est aussi l'analyse que fait Deezer en misant sur le mobile et l'accès dans toutes les pièces de la maison.
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