La position du chef de l'État était attendue avec impatience. Depuis plusieurs jours, l'UMP se divise entre les partisans, emmenés par Jean-François Copé, d'une nouvelle remise en cause des 35 heures et les adeptes du statu quo, à l'instar de Xavier Bertrand, le ministre du Travail. Jeudi en fin de journée, à l'occasion de la cérémonie des voeux aux partenaires sociaux, Nicolas Sarkozy a calmé le jeu. « Il n'est pas de sujet tabou [...]. Avec, cependant, une préoccupation : ne pas toucher au pouvoir d'achat des salariés et ne pas peser sur la compétitivité des entreprises. » Des déclarations plus modérées que celle de François Fillon qui, un peu plus tôt, avait déclaré accueillir « de façon positive le débat sur le coût du travail et sur les 35 heures ».Pas question, en effet, pour le chef de l'État de dégrader davantage ses relations avec les syndicats, mises à mal par le conflit autour de la réforme des retraites. L'absence de la CGT jeudi à l'Élysée démontre que la page est loin d'être tournée, même si la décision de Bernard Thibault de boycotter la cérémonie était autant à usage interne qu'externe. Ouvrir le chantier des 35 heures aurait été ressenti comme un casus belli pour la CFDT. François Chérèque a cependant jugé les propos du chef de l'État « flous » et « peu rassurants ».Soucieux d'éviter toute nouvelle polémique, le chef de l'État a décliné un agenda social 2011 circonscrit à des sujets consensuels, tels que la dépendance, l'emploi des jeunes et des seniors.En ce mois de janvier, les partenaires sociaux vont être très fortement sollicités. Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, a envoyé un courrier à tous les dirigeants syndicaux et patronaux pour les inviter à « faire un tour d'horizon social » en vue de l'élaboration du projet présidentiel du parti. Déjà, FO s'est étonné du « calendrier » et a indiqué qu'il était « hors de question d'être associé à un programme électoral »... A. L.

latribune.fr

06 Jan 2011, 23:24

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