« Le cycle de croissance se poursuivra en 2012 »

STRONG>On a dit la crise exceptionnelle par sa violence, que pensez-vous de la reprise qui se dessine aux Etats-Unis ?La croissance ne repart pas de façon habituelle. Entre les années 1960 et les années 2000, les reprises américaines avaient toujours la même physionomie : on assistait d'abord à un regain des investissements dans l'immobilier résidentiel, puis, la consommation de biens durables redémarrait, enfin, les investissements des entreprises suivaient. Cela dit, la reprise qui a eu lieu après la récession de 2000 n'était déjà pas « classique » : malgré la baisse des taux, l'investissement des entreprises a eu du mal à repartir, du fait d'un surinvestissement pendant les années 1990. Aujourd'hui, malgré une baisse marquée des taux d'intérêt, l'immobilier résidentiel ne peut donner aucune impulsion à la reprise. La Fed l'a d'ailleurs bien compris : si elle a récemment décidé de mettre en oeuvre un deuxième plan d'assouplissement quantitatif, c'est moins pour inciter les agents privés à s'endetter que pour faire remonter les prix des actifs, ceux des actions en particulier. De même, si le gouvernement vient de décider de recourir à nouveau au levier budgétaire, c'est en partie pour compenser l'absence de toute impulsion en provenance du secteur résidentiel. Que la reprise soit standard ou non, elle existe bel et bien actuellement, semble-t-il. Pour combien de temps à votre avis ? C'est vrai, la mécanique de la reprise a beau ne pas être habituelle, cela n'empêche pas l'économie de repartir. Tout comme cela ne l'empêchera pas de ralentir un jour... Nous ne sommes pas venus à bout des cycles. Cela dit, à moins que l'économie subisse un choc exogène, la reprise engagée devrait se poursuivre cette année et en 2012. À quels chocs exogènes pensez-vous ?On peut penser par exemple à une remontée brutale des prix du pétrole. Mais aussi à une hausse des taux d'intérêt à long terme, en raison d'une résurgence des craintes d'inflation. Enfin, et c'est sans doute le plus délicat, les Etats-Unis, pour assurer la reprise de l'activité, ont différé d'un an leur effort de discipline budgétaire. S'ils ne veulent pas perdre leur capital de crédibilité, ils vont devoir rapidement expliquer comment ils comptent revenir à l'équilibre budgétaire... Propos recueillis par L. J. B.
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