La croissance de l'immobilier d'entreprise restera fragile en 2011

L'immobilier d'entreprise (bureaux, commerces, entrepôts) devrait évoluer en 2011 à l'unisson de l'économie : la reprise est là, mais elle est fragile. Selon Immostat-IPD, qui regroupe les quatre conseils spécialisés (BNP Paribas Real Estate, CBRE, DTZ, Jones Lang LaSalle) et le cabinet d'études IPD, le marché locatif francilien a progressé de 16 % en 2010, à 2,1 millions de mètres carrés et renoué avec son niveau de 2005. « L'activité a été tirée par les grandes entreprises soucieuses d'emménager dans des locaux neufs qui constituent des outils de management efficaces », note le PDG de Jones Lang LaSalle, Benoît du Passage. Mais le stock de locaux immédiatement disponibles (3,6 millions de m2) n'a pas diminué depuis cinq trimestres consécutifs. Une vacance liée notamment à l'obsolescence d'une partie du parc.À présent, « les entreprises se montrent plus enclines à changer de locaux d'autant que les valeurs locatives ont baissé de 15 % à 20 %, reprend la directrice des études de DTZ, Magali Marton. Mais les sociétés sont tiraillées entre le sentiment que le pire de la crise est passé et le manque de perspectives économiques plus fermes ». Au point que DTZ s'attend à ce que la progression de la demande de bureaux placés auprès d'entreprises en Île-de-France s'essouffle en 2011 pour s'étager entre + 5 % et + 10 %, à comparer à + 15 % en 2010. Le faible nombre de surfaces neuves de qualité devrait aussi jouer un rôle de frein.Liquide, profond et diversifiéCôté investissement, le marché est toujours en convalescence. « La progression de 41 %, à 11 milliards d'euros, des investissements en 2010 est très inférieure à la moyenne des dix dernières années (14,5 milliards). Ce redressement reste fragile, tandis que les incertitudes du climat économique et les difficultés de financement persistantes vont brider la reprise », prévient le directeur général de Cushman & Wakefield, Thierry Juteau. « Il y a peu d'immeubles de qualité et peu d'actifs en détresse, qui doivent impérativement être cédés, renchérit Benoît du Passage. En revanche, en 2012 et 2013, les besoins de refinancement de la dette immobilière devraient susciter des mouvements. » Il reste qu'à 4,75 % en moyenne, les taux de rendement des immeubles de bureau les plus prisés demeurent nettement supérieurs au rendement des obligations d'État à dix ans (3,32 %). Et le marché francilien est à la fois liquide, profond et très diversifié. 2010 aura confirmé la fidélité des investisseurs pour les bureaux et leur engouement pour les commerces, un secteur considéré comme particulièrement défensif face à la crise.
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