Harewood Asset Management et Sigma se rapprochent

Ce n'est pas encore annoncé, mais c'est officiel. Harewood Asset Management (HAM), société de gestion de BNP Paribas logée dans le département BNP Paribas CIB, et le pôle des gestions Sigma de BNP Paribas Asset Management (BNPP AM) qui est dans BNP Paribas Investment Partners (BNPP IP), fusionnent. Ce projet, qui ne date pas d'hier, a eu du mal à se monter tout simplement parce que les deux entités ont peiné à s'entendre, et notamment sur la localisation du nouvel ensemble. L'Autorité des marchés financiers a finalement donné son accord sur ce rapprochement. Il est effectif comme l'illustre la page d'accueil du site internet de BNPP IP qui fait figurer Harewood dans sa liste de partenaires. De même, dans les prospectus des produits d'Harewood, l'adresse est désormais 14, rue Bergère, Paris, siège de BNPP IP et BNPP AM. Une partie des équipes d'HAM y a d'ailleurs déjà déménagé.La nouvelle société de gestion, qui pourrait ne pas s'appeler HAM, est détenue à 100 % par BNPP AM. Elle est dirigée par Gilles Guérin, ancien directeur général et vice-président du directoire de HDF Finance. Quid, dès lors, d'Alexandre Mojaisky, l'actuel directeur général de Harewood AM ? « Il reste dans la maison », garantit une source proche du dossier. Gilles Guérin sera épaulé par Denis Panel, jusqu'à présent responsable du pôle Sigma, et qui devient responsable de l'investissement du nouvel ensemble.Discussions sur le périmètreSur les expertises, Sigma, qui gère environ 45 milliards d'euros, regroupe les activités de structuration, de gestion indicielle, de gestion active garantie, d'allocation des risques et d'overlay multi-stratégies. De son côté, HAM (environ 5 milliards d'encours) propose de la gestion structurée, systématique et alternative (multigestion, plate-forme de comptes gérés). Sur la gestion alternative, la plate-forme de comptes gérés Innocap, détenue à parts égales entre BNP Paribas et Banque nationale du Canada, serait apportée à la fusion. Toutefois, des discussions ont encore lieu sur le périmètre de l'opération, notamment sur la multigestion alternative. Cette fusion rappelle ce que propose Lyxor. Mais cette filiale de Société Généralecute; Générale a une longueur d'avance sur tous les aspects et notamment les ETF (« exchange traded funds »). Sur ces produits, BNP Paribas veut profiter de cette fusion pour dynamiser le développement de sa gamme EasyETF en cours de « rationalisation et d'industrialisation pour gagner en compétitivité », peut-on lire dans l'offre d'emploi disponible sur le site www.recrutement.bnpparibas.com. Cette activité n'est pas un franc succès depuis son lancement : la gamme ne représente que 5,9 milliards d'euros contre 54,5 milliards pour Lyxor.D'ailleurs, que BNPP AM ait la main sur le nouvel ensemble ne signifie pas pour autant qu'HAM sorte du giron de BNP Paribas Corporate and Investment Banking (BNPP CIB), la banque de financement et d'investissement du groupe. La société de gestion rendra des comptes à BNPP AM et toujours à la BNPP CIB. Harewood, qui compte une trentaine de personnes, sollicite les équipes de recherche, de marketing de la banque et son activité ne peut s'exercer qu'en collaboration étroite avec la salle des marchés. Contrôle des risquesMais avoir une société de gestion dans une banque de financement et d'investissement (BFI) n'est pas forcément vu d'un bon oeil aujourd'hui. Les autorités avouent d'ailleurs qu'elles n'accorderaient plus d'agrément pour ce genre de pratique. Notamment pour des questions de contrôle des risques. Dans une société de gestion logée dans une BFI, les moyens accordés au contrôle interne et à la conformité sont très insuffisants. Être sous la coupe de BNPP AM permettra à HAM de corriger le tir. Ce rapprochement permet également à Harewood d'accélérer sa croissance grâce à des synergies commerciales avec BNPP Investment Partners. De plus, cette fusion lui donnera accès au réseau d'agences et aux services de gestion privée de la banque. L'enjeu est de faire de la vente croisée.Au final, cette fusion s'inscrit dans la volonté de BNP Paribas à créer davantage de synergies entre ces différentes lignes de métier. Volonté qui s'est renforcée avec l'échange de poste entre Alain Papiasse (ex-responsable de la gestion d'actifs désormais en charge de la banque de financement) et Jacques d'Estais (ex-patron de la banque de financement devenu responsable de la gestion d'actifs). Une réflexion est aussi engagée entre BNP Paribas Securities Services et la BFI au sujet d'une offre commune sur l'évolution des modèles de compensation pour les produits hors marché.
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