Alerte sur le risque de bulle immobilière en Chine

Avec ou sans bulle ? Alors que la conjoncture internationale se remet à peine de la crise des « subprimes », les investisseurs internationaux ont le regard braqué sur les prix de l'immobilier en Chine où se manifestent quelques signes inquiétants. Pour l'instant, il ne s'agit que d'une accalmie après plusieurs années de boom. En mai, l'augmentation des prix de l'immobilier n'a atteint « que » 12,4 % en rythme annuel après 12,8 % en avril, selon une enquête gouvernementale menée dans 70 villes. Et la valeur des ventes en mai a baissé de 25 % par rapport au mois précédent. « Le nombre des transactions diminue », explique Ux Bei, économiste chez Natixis. Mais ces évolutions nourrissent les craintes d'un éclatement de la bulle avec à la clé de lourdes conséquences pour les banques. Le ministre des terres et des ressources, Xu Shaoshi, admet que les prix de l'immobilier reculeront probablement dans certaines régions de Chine au cours des trois prochains mois, selon le magazine Securities Times. Exigence de la Banque centralePourtant rien d'étonnant au ralentissement des prix de l'immobilier. Depuis des mois, le gouvernement s'efforce de ne plus laisser le crédit s'emballer afin de contenir l'évolution des prix des actifs. La Banque centrale a imposé aux établissements prêteurs une augmentation de leurs réserves et veut réduire de 22 % les nouveaux crédits qu'ils accordent. Mi-juin, l'autorité de régulation financière a tiré la sonnette d'alarme sur le risque croissant d'accumulation de prêts non performant dans un contexte d'incertitude pour la croissance.Parrmi les experts, le débat fait rage. Standard Chartered table sur une chute du prix de biens immobiliers de 30 % durant la seconde moitié de l'année par rapport à mi-avril. Kenneth Rogoff, professeur à Harvard et ancien économiste en chef du fonds monétaire international, a estimé qu'au rythme auquel la Chine se développe, « elle ne peut que connaître des chocs ». Mais un autre économiste, Stephen Roach, président de Morgan Stanley Asia, croit que si les logements haut de gamme ont connu une surchauffe, la demande résidentielle restera solide compte tenu de l'afflux de ruraux vers les villes. C'est aussi le point de vue de Xu Bei qui a calculé que « sur dix ans l'augmentation du prix des appartements n'a pas excédé celle des salaires annuels moyens ».
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