Blocage politique en Belgique

Les Belges, qui président actuellement le Conseil de l'Union européenne, semblent incapables de sortir leur pays d'une grave crise politique qui menace désormais de s'étendre aux rouages économiques. Non contente d'avoir déclenché en avril dernier une crise politique à la veille de leur présidence européenne, puis d'avoir vu le triomphe des nationalistes flamands aux élections anticipées, la classe politique belge vient tout juste de lever un blocage psychologique décisif en vue de la séparation du pays. Les élus francophones viennent de mettre fin à leur politique de l'autruche : « Il faut se préparer à la fin de la Belgique, sans quoi on risque d'être les dindons de la farce », a déclaré dimanche la socialiste Laurette Onkelinx, vice-Premier ministre, appelant les francophones à adopter une véritable stratégie de sortie face aux séparatistes Flamands.Dans les négociations actuelles pour la formation d'un nouveau gouvernement, deux points principaux de désaccord subsistent entre Flamands et francophones : la réforme de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvoorde (BHV) et le financement de la ville de Bruxelles. mission de médiationA la suite d'un nouveau blocage qui a entraîné la démission du « préformateur », le socialiste wallon Elio di Rupo, le roi Albert II a confié dimanche une nouvelle mission de médiation aux présidents de la Chambre des députés et du Sénat, le socialiste francophone André Flahaut et le nationaliste flamand Danny Pieters. En cas d'échec de ces deux derniers médiateurs, des élections anticipées seront à nouveau organisées.L'incapacité de la Belgique à former un gouvernement inquiète les marchés. La prime que les investisseurs demandent pour détenir de la dette belge à dix ans plutôt que des obligations allemandes s'est creusée de 9 points de base hier pour atteindre 74. Difficile pour les responsables belges, dans ce contexte politique national, de se consacrer pleinement à la présidence européenne. Ministre de l'Emploi, mais également négociatrice de son parti (cdH) dans le cadre de la formation du gouvernement, Joëlle Milquet a confié récemment ne travailler pour l'Europe « qu'avant ou après nos heures ou pendant la pause déjeuner ». Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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