Les milieux économiques italiens inquiets du flottement gouvernemental

le quotidien de centre-gauche « La Repubblica » a fait, lundi, le décompte : depuis 125 jours l'Italie est sans ministre de l'Industrie. Cette vacance pèse sur la troisième économie de la zone euro, représentant 17 % de son PIB. Emporté par les soupçons de corruption, Claudio Scajola, qui a démissionné le 4 mai dernier, n'a en effet toujours pas été remplacé par le président du Conseil Silvio Berlusconi, qui assure, en attendant, l'intérim. Il y a quatre mois, Silvio Berlusconi avait pourtant promis au chef de l'Etat Giorgio Napolitano que la nomination du nouveau ministre adviendrait dans « de brefs délais ». Sauf qu'entre-temps, le chef du gouvernement a été aux prises avec une fronde au sein de sa majorité qui l'occupe pratiquement à temps plein, ce qui rend la désignation d'un successeur à Claudio Scajola politiquement compliquée et pourrait même menacer sa majorité au Parlement.Le président de la Chambre des députés Gianfranco Fini a en effet confirmé dimanche qu'il n'appartenait plus au Pdl, le parti de Silvio Berlusconi. Tout en restant dans la coalition de centre-droit, il a durement attaqué la position du Cavaliere sur la justice ou encore sur les « coupes budgétaires à la hache ». Les milieux d'affaires et les partenaires sociaux s'inquiètent de ce flottement politique. « Il faut un ministre de l'Industrie qui s'occupe des problèmes au jour le jour », estime Giorgio Squinzi, président de la fédération patronale de la chimie. « Il y a un manque de direction politique », dénonce pour sa part le dirigeant du syndicat Cgil Vincenzo Scudiere. chômage partielDepuis le début de l'année, 650.000 personnes ont été placées en chômage partiel. Le ministre de l'Industrie devrait d'ailleurs organiser les plans de sauvetage de 170 firmes en situation de crise, sans parler de gros dossiers comme le retour au nucléaire civil. Même la patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, se montre surprise « d'un peu de déphasage dans les délais de création de l'Autorité de sûreté nucléaire », dû justement à la confusion gouvernementale. Le président de la République estime pour sa part que « l'Italie a un sérieux besoin de politique industrielle ».Silvio Berlusconi rétorque qu'il n'a pas été inactif ces derniers mois et promet une nouvelle fois qu'il nommera un ministre de l'Industrie d'ici la fin de cette semaine. Tout en jugeant qu'une « plus grande cohésion politique serait utile », le patron d'Enel, l'EDF italien, Fulvio Conti estime que « les polémiques estivales influent de manière minimale ». En revanche, les entrepreneurs italiens redoutent tous des élections anticipées sans la certitude de trouver une nouvelle majorité stable. « Le gouvernement doit aller de l'avant », a exhorté, fin août, la présidente du patronat italien Emma Marcegaglia, ajoutant : « sinon, nous considérerions qu'il s'agit d'une trahison des citoyens ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.