Europe : les banques dans la course aux fonds propres

Une position solide pour la sortie de crise. » Pour vendre son augmentation de capital au marché du 8 au 20 octobre prochain, Société Généralecute; Générale a retenu un argument qui est aujourd'hui un commun dénominateur des banques européennes. Devant les exigences attendues des régulateurs en matière d'accroissement des fonds propres, elles se sont lancées dans une course à la levée de capitaux. En moins de dix jours, DnB NOR, BBVA, Intesa, Unicredit, BNP Paribas et maintenant Société Généralecute; Générale ont annoncé des appels au marché pour un montant de 17,3 milliards d'euros. Il est impératif de rassurer les investisseurs et les régulateurs. Et donc, de ne pas attendre 2012, date à laquelle le nouveau profil de ratio de solvabilité entrera en vigueur. Dans l'intervalle, les marchés applaudissaient hier les valeurs bancaires européennes, dopées par une étude Merrill Lynch-Bank of America qui a relevé sa recommandation sur le secteur de « neutre » à « acheter », signe d'une santé retrouvée.Depuis le G20, qui a jeté les bases d'un renforcement du capital des établissements de crédit, des études évaluent le volume que les banques européennes seront amenées à lever dans les prochains mois. Hier, une note de la Société Généralecute; Générale chiffrait à 116 milliards d'euros le besoin théorique de capitaux pour atteindre un ratio « Core Tier One » (fonds propres durs, hors titres hybrides) de 8 %. Les analystes de JP Morgan l'estiment à 53 milliards. Ce type de prévision s'avère particulièrement délicat. Comme l'explique un analyste, « il n'y a pas aujourd'hui de vérité sur le « Tier One » optimal car il est difficile de comparer un établissement dont le modèle repose beaucoup sur l'activité de détail, et un autre plus concentré sur la banque d'investissement. Mais aussi parce que même des banques semblables se trouvent confortables avec des niveaux différents ». Comme le souligne un de ses confrères, « on ne connaît pas encore les règles du jeu en matière de solvabilité. Il n'est pas forcément nécessaire de suraccumuler du capital. La volumétrie de l'augmentation de capital est donc un vrai pari pour les banques, car elles ont intérêt à optimiser ».cruciale visibilitéDerrière le volume des levées se cachent aussi les stratégies et les profils bancaires. Les établissements qui ont une capacité à augmenter leurs fonds propres grâce à la génération de résultats (BNP Paribas ou BBVA par exemple) dépendent moins du marché. De ce point de vue, la visibilité des bénéfices à venir est un facteur essentiel à une époque où le coût du risque, même s'il semble s'être stabilisé au deuxième trimestre, reste à un niveau élevé.D'autres établissements bancaires ont besoin de plus de flexibilité pour arbitrer entre leurs différents métiers, ou pour constituer un matelas, permettant notamment des acquisitions ultérieures. C'est le cas de la Société Généralecute; Générale ou même de Santander. Car cette dernière, sans être sous-capitalisée, en introduisant en Bourse 16 % de sa filiale brésilienne, lève 5 milliards qui lui permettent de renforcer ses fonds propres, et de financer son développement en Amérique du Sud.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.