Sanctuariser la forêt, et surtout la forêt équatoriale, suff...

Sanctuariser la forêt, et surtout la forêt équatoriale, suffit à réduire les émissions de CO2. Par leur croissance, les arbres absorbent en effet du dioxyde de carbone ? et beaucoup plus que les palmiers à huile ou les plants de canne à sucre qui les détrônent de plus en plus en Asie du Sud-Est et dans la forêt amazonienne. La déforestation augmente les émissions de CO2 de 20 % par an?; pourtant, elle n'est pas prise en compte dans les accords internationaux actuels sur le climat. Des fonds y sont pourtant déjà consacrés, l'un à la Banque mondiale, l'autre à l'ONU, et les investisseurs privés s'y ruent aussi?: Disney vient ainsi d'annoncer qu'il allait financer des projets de sanctuarisation au Brésil et au Congo pour un montant de 7 millions de dollars.L'inclusion de la forêt dans les futurs mécanismes fait donc aujourd'hui consensus, et la conférence de Copenhague a toutes les chances d'aboutir au moins sur ce dossier. Même si l'introduction de la forêt sera progressive. Les pays souhaitant y participer devront de prime abord élaborer un plan national de préservation de leurs forêts, pour éviter que la sanctuarisation d'une région n'aboutisse pas au déboisement d'une autre. Une autorité de régulation devra ensuite être mise en place, avant que le pays puisse prétendre à la rémunération des émissions de CO2 évitées. Problème?: la tonne de CO2 évitée grâce à la forêt était estimée à seulement quelques dollars par le rapport Stern. « Attention, ce pourrait être bien plus?! En Afrique, les paysans coupent des arbres pour planter du manioc, pour se nourrir. Ce n'est pas sûr qu'ils acceptent de ne pas le faire pour des sommes aussi réduites », prévient Valentin Bellasem, spécialiste de la forêt à la Caisse des dépôts. Le Vieux Continent devrait se montrer plus réticent à accepter les futurs crédits forêts, et pourrait imposer des limites à l'importation de crédits forestiers. À l'inverse, les États-Unis ont une position plus laxiste sur le sujet. Notamment « parce qu'ils ne sont pas prêts à supporter un prix du CO2 aussi élevé que les Européens », assure Mark Lewis, analyste à la Deutsche Bank. Devant l'abondance des forêts existantes, la manne forestière est a priori de nature à faire baisser le niveau de prix sur le marché du CO2, puisque préserver des arbres sera toujours plus simple que de construire un système de captage et de stockage du CO2, dont le coût marginal est de 80 euros par tonne. Atout majeur des projets forestiers, cette question du coût devrait permettre de faire évoluer rapidement le dossier. De source gouvernementale, la forêt devrait même faire l'objet du premier appel de fonds international sur le climat, début 2010. A. R.
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