Les excuses du PDG de Toyota ne calment pas la tempête

Difficile de remonter la pente. Le petit-fils du fondateur de Toyota et actuel PDG, Akio Toyoda, s'est certes adressé publiquement à ses clients vendredi pour leur présenter ses excuses. Et le constructeur japonais tente de rassurer les propriétaires à travers une campagne de presse dans une vingtaine de grands quotidiens américains. Mais, rien n'y fait. Le premier groupe automobile mondial ne parvient pas à arrêter la tempête, d'autant qu'il pourrait avoir eu connaissance depuis longtemps de problèmes affectant ses véhicules, selon la presse allemande. Ce que Toyota nie toutefois farouchement.Après avoir lancé dernièrement une campagne de rappels concernant 4,6 millions de véhicules à cause des problèmes de pédales d'accélérateur qui pourraient se bloquer, Toyota envisage maintenant de contrôler son modèle hybride emblématique, la Prius. Le quotidien « Nikkei » assure que le groupe devrait en rappeler 270.000 exemplaires au Japon et aux États-Unis, en raison de problèmes éventuels de freinage. Plus de cent vingts cas ont été signalés à ce jour outre-Atlantique, dont quatre accidents présumés. Ce samedi, la firme japonaise a promis davantage de détails à ses revendeurs américains « en début de semaine ».Peu crédiblesDans le cas de la Prius, Toyota explique pourtant qu'il s'agit d'une simple « impression liée au système, qui fait successivement appel à un freinage électrique génératif puis à un freinage hydraulique ». D'où des sensations déconcertantes. La firme assure d'ailleurs que le logiciel de gestion du freinage vient d'être modifié en usine. Mais personne ne croit vraiment Toyota. En attendant que les enquêtes débouchent ou non sur des mises en cause, le groupe nippon déchaîne d'autant plus les passions que sa formidable réussite a suscité maintes jalousies. Certains analystes ne vont-ils pas jusqu'à imputer la mise en faillite de GM et de Chrysler à l'offensive industrielle et commerciale de Toyota en Amérique du Nord ?Inquiets et déconcertés, même les pouvoirs publics japonais, pourtant enclins à protéger leurs constructeurs, récriminent. « Je me demande si Toyota n'a pas, dans une certaine mesure, ignoré le point de vue des consommateurs », a carrément déclaré le ministre japonais des Transports, Seiji Maehara. Une sortie pour le moins inhabituelle. Alain-Gabriel Verdevoye
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