Avis de gros temps pour le transport maritime

Les taux de fret ont beau repartir à la hausse depuis plusieurs semaines, les perspectives dans le transport maritime de marchandises demeurent peu enthousiasmantes. « La crise dans le ?shipping? est devant nous. Nous avons deux années difficiles en 2010 et 2011 », indique le président d'Armateurs de France, Christian Garin. En cause : le nombre très important de bateaux commandés et qui devraient être livrés dans les prochaines années.« La crise économique est intervenue au moment où nous étions en haut de cycle en matière de commandes, dans tous les secteurs », explique-t-il. La flotte mondiale, qui était composée au début 2009 de quelque 45.000 navires, devrait gagner près de 7.000 unités dans les trois à quatre ans à venir. Pour les seuls porte-conteneurs, elle devrait passer de 4.639 à 5.680 unités. En capacité de tonnages transportés, les évolutions sont encore plus importantes : la flotte de porte-conteneurs, qui pouvait transporter quelque 162 millions de tonnes début 2009, aura une capacité de 225,4 millions de tonnes lorsque les navires auront été livrés. De fait, les unités en construction ont des tailles souvent plus importantes que celles déjà exploitées.Banques en retraitCes chiffres ne sont pas gravés dans le marbre, l'objectif de nombre d'acteurs étant d'annuler au maximum les commandes. « Nous voulions annuler 40 % des commandes, mais nous avons à peine réussi à en annuler 10 % », indique un expert du secteur. Comment dès lors sortir de cette crise ? Alors que les banques, qui ont beaucoup contribué à financer le transport maritime, « se sont retirées du soutien à ce secteur », comme le déplore un observateur, Christian Garin espère « assister à la combinaison de plusieurs facteurs » : le redémarrage de la croissance, des reports de livraison et l'adoption de mesures de démolition de navires. « Dans les porte-conteneurs, 10 % de la flotte est désarmée », indique un expert. Ce chiffre pourrait aussi être revu à la hausse.Avec le désarmement d'un certain nombre de navires, apparaissent d'ailleurs de nouveaux acteurs, notamment sur les lignes africaines, où l'activité s'est très faiblement contractée. Des opérateurs profitent de ces navires disponibles et de taux de fret très bas. « Il y a ceux qui vont venir de façon très agressive mais sans service. Or dans le domaine du conteneur, la notion de service est extrêmement importante », note Christian Garin. Cette nouvelle concurrence pourrait donc ne pas faire très long feu, face à des acteurs très bien implantés, comme Delmas.
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