Women Equity investit dans les entreprises dirigées par des femmes

Une chose est certaine. Women Equity sort des sentiers battus du petit monde du capital-investissement français. Ce fonds, créé à la fin de l'année 2009, s'est fixé une mission bien particulière : investir dans des entreprises dirigées par des femmes. Une première en France et en Europe. Son fondateur ? Dunya Bouhacene, une femme de 39 ans. Un fait rare, là aussi, car dans l'Hexagone, la gent féminine occupe à peine 10 % des fonctions à responsabilité dans les sociétés de « private equity ».L'objectif de Women Equity est double : démontrer qu'il est possible d'obtenir un rendement significatif lors d'un investissement dans une entreprise dirigée par une femme, mais aussi mettre en place un système de soutien pour ces sociétés, grâce à une série de partenariats. « La question de l'accès au financement et aux réseaux d'affaires est cruciale pour elles », explique Dunya Bouhacene. « L'isolement du chef d'entreprise est un problème partagé par l'ensemble des PME, mais peut-être plus encore par celles gérées par des femmes. » Pour l'heure, les objectifs d'investissement de Women Equity sont encore modestes. Un fonds d'investissement de proximité (FIP) et un fonds commun de placement dans l'innovation (FCPI) sont en cours de levée. L'objectif est de collecter environ 15 millions d'euros pour les deux véhicules. Dès lors qu'elle disposera d'une enveloppe suffisante, la société pourra commencer ses opérations. un échantillon de 5.000 pme « En France, sur l'échantillon de 40.000 PME de plus de 4 millions d'euros de chiffre d'affaires que nous avons observé, environ 5.000 d'entre elles sont dirigées par des femmes et susceptibles de nous intéresser », avance la fondatrice de Women Equity.Dès lors, une question inévitable se pose : les entreprises « féminines » sont-elles plus performantes que leurs concurrentes masculines ? D'après Library House, un fonds a en tout cas tout intérêt à y investir. Le cabinet d'études observait ainsi en 2007 que, parmi les PME soutenues par un fonds de capital-risque, celles dirigées par des femmes dégageaient un chiffre d'affaires supérieur de 12 % à celles des hommes. Et, cela, en mobilisant en moyenne un tiers de capital en moins.Pour l'instant, les véhicules levés par Women Equity seront gérés par la banque d'investissement Bryan, Garnier & Co. Mais la société espère bientôt voler de ses propres ailes. D'ici à 2011, elle souhaite débuter la levée d'un fonds plus gros, de 35 millions à 70 millions d'euros. « Vu l'intérêt témoigné par les investisseurs institutionnels pour notre activité, les choses pourraient aller plus rapidement que prévu », confie Dunya Bouhacene. Alexandre Madde
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