Les Islandais refusent l'ardoise de la crise

Johanna Sigurdardottir, le Premier ministre islandais, a préféré s'abstenir lors du référendum de samedi sur les conditions de remboursement de la dette du gouvernement envers les petits épargnants néerlandais et britanniques, floués par la faillite d'une banque islandaise. Les citoyens islandais, eux, se sont déplacés (62,5 % de taux de participation). Et ils ont, à 93,5 %, exprimé leur désaccord... Non, ils n'acceptent pas les conditions de remboursement, et notamment un taux d'intérêt de 5,5 % que les gouvernements britannique et néerlandais imposent sur le prêt, d'un montant total de 3,5 milliards d'euros, correspondant aux sommes que Londres et La Haye ont versés pour dédommager les petits épargnants de leur pays. Pour certains électeurs, ce « non » va plus loin : « Pourquoi devrions-nous payer (la note est salée, puisqu'elle s'élève à près de 11.500 euros par tête) pour des banquiers qui s'en sont mis plein les poches, et des élus qui n'ont rien réglementé ? » se demandent-ils. Tandis que d'autres font valoir que les petits épargnants britanniques et néerlandais, alléchés par de forts rendements, devaient savoir que les risques étaient à la hauteur de ces promesses... Menaces du FMIToujours est-il qu'en s'exprimant, les Islandais n'ont pas craint la menace du Fonds monétaire international, qui conditionne le versement à venir de diverses tranches du plan de sauvetage de 10 milliards de dollars qu'il a orchestré avec des banques européennes au remboursement du fameux prêt britannico-néerlandais. Ni celle d'un blocage de la candidature de l'Islande à l'Union européenne pour les mêmes raisons. La Commission européenne, qui a pris note ce dimanche du résultat du référendum, a signalé que remboursement et entrée dans l'Union étaient des « processus séparés ». Bruxelles a déjà donné son feu vert à l'ouverture de négociations en vue d'une adhésion. Si les répercutions de l'écrasante victoire du non restent difficiles à déterminer, une chose est sûre : les trois parties sont condamnées à renégocier les termes de l'accord afin de le rendre acceptable pour les citoyens islandais. Après le refus du président islandais d'entériner l'acceptation de l'accord par le Parlement, elles avaient déjà tenté de le faire. Sans succès...
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