L'Allemagne reste la valeur sûre des marchés obligataires

Les émissions de dette des deux grands pays européens sollicitant mercredi sur les marchés obligataires, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ont rencontré une forte demande, dopée par des données économiques mitigées et une résurgence de la crise grecque. Mais les investisseurs semblent à l'évidence de plus en plus exigeants pour acquérir la dette publique britannique. Traditionnelles valeurs refuge en cette période de forte volatilité, les 5,2 milliards d'euros de titres allemands de maturité 2 ans ont attiré près de 10 milliards d'euros d'ordres, en ligne avec la demande enregistrée depuis le début d'année. Ils ont surtout été alloués contre un rendement moyen de 0,95 % légèrement inférieur au taux de marché en vigueur au moment de l'opération.Lors de la première émission à deux ans de 2010, le 20 janvier dernier, le gouvernement allemand avait placé ses titres contre un rendement de 1,15 %. « A l'heure où les inquiétudes se multiplient sur l'obligataire public à travers le monde (...), la dette allemande devrait, par défaut, continuer d'attirer des flux d'investissement, maintenant les rendements près de leur plus bas niveau », soulignent dans une note les experts de Stelphia AM. Les obligations grecques à 10 ans, avec un rendement record de 7,17 %, ont enfoncé mercredi leur plus bas niveau de l'année, alors que des rumeurs démenties prêtaient à Athènes l'intention de renégocier le mécanisme d'aide conclu le 25 mars dernier.double écartLa grèce a aussi eu un impact positif sur les obligations britanniques alors même que la baisse plus forte que l'activité tertiaire en mars au Royaume-Uni a soutenu les gilts. L'émission de 4,5 milliards de livres de titres à 5 ans a néanmoins pesé sur les cours. Ces titres ont rencontré une solide demande de 8,5 milliards de livres, mais ont été alloués à un taux de 2,91 %, supérieur de plus de 10 points de base à celui du marché. Evoluant en sens inverse des prix, le rendement des obligations d'Etat britanniques à 10 ans augmentait en fin d'après-midi de 4 points de base, à 4,04 %, à l'opposé du taux à 10 ans allemand qui cédait 2 points, à 3,12 %.Depuis janvier, l'écart entre le taux allemand à 10 ans et ses équivalents britannique et américain a presque doublé, à respectivement 0,8 et 0,9 point de pourcentage. Une « généralisation de la crise des dettes publiques » se produit « surtout s'il n'y a pas crédibilité budgétaire (...). Il y a alors hausse forte des taux d'intérêts à long terme », préviennent les experts de Natixis. Les deux pays anglo-saxons sont confrontés, à l'instar de la Grèce, à un déficit budgétaire proche de 12 % du PIB.
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