Les télécoms indiennes en ébullition

Dimanche, le conseil d'administration de Reliance Communications (RCom) a annoncé avoir approuvé le principe de la vente d'une participation de 26 % du capital à un investisseur stratégique. Il reste à trouver, mais cette annonce a conforté les marchés dans leur certitude que RCom va rapidement nouer une alliance. Et les candidats ne manquent pas, semble-t-il. Ce lundi, l'opérateur des Emirats Etisalat a confirmé étudier une éventuelle entrée dans le capital du groupe indien, parmi d'autres options dans le pays. Le même jour, le « Wall Street Journal » affirmait que l'opérateur américain AT&Tmp;T avait des discussions avec RCom, ce que le groupe américain a refusé de commenter. Autre partenaire possible mentionné sur les marchés : le sud-africain MTN. En 2008, Reliance et MTN avaient négocié une fusion qui aurait créé un des plus grands opérateurs télécoms mondiaux. Mais l'opération avait échoué du fait de la guerre opposant Anil Ambani, propriétaire de Reliance Communications, à son frère Mukesh, propriétaire de Reliance Industries. Détenant un droit de veto, Mukesh avait empêché Anil de conclure. Un verrou levé depuis le mois dernier, quand les deux frères ont signé un accord de paix (« La Tribune » du 26 mai 2010).Spéculations C'est cet armistice qui relance les spéculations sur l'avenir de RCom. Car maintenant qu'il a les mains libres, Anil Ambani va chercher le partenaire dont il a besoin : déjà très endetté (plus de 4 milliards de dollars), l'opérateur indien vient de débourser 1,5 milliard d'euros pour l'achat de licences de téléphonie 3G qui se sont adjugées aux enchères à des prix dépassant toutes les attentes (« La Tribune » du 20 mai 2010). Et ce n'est pas fini : le groupe est actuellement en lice pour les enchères des licences WiMax, parties elles aussi pour battre des records. Encore faut-il trouver l'investisseur prêt à payer au moins 2 milliards de dollars, voir nettement plus, pour une participation stratégique de 26 % dans RCom, valorisé en bourse autour de 7,5 milliards de dollars. D'un côté, le marché indien, avec ses 600 millions d'abonnés au mobile et sa croissance frénétique est attrayant pour tous les grands opérateurs mondiaux. Mais à l'inverse, l'extrême concurrence qui y sévit coûte très cher aux opérateurs dont les marges fondent. Vodafone vient ainsi de passer une provision de 2,3 milliards de livres sur ses opérations en Inde.Patrick de Jacquelot, à New Delh
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