Les sénateurs se penchent sur le mal-être des salariés

Après la vague de suicides à France Télécome;lécom, les politiques s'étaient emparés du dossier de la souffrance au travail. Et s'étaient empressés, que ce soit à Matignon, au Sénat, ou encore à l'Assemblée nationale, de créer des missions de réflexion ou des commissions spéciales pour formuler des propositions sur le sujet. Mercredi, la mission d'information sénatoriale sur le mal-être au travail, constituée le 28 octobre, a présenté les résultats de ses travaux, fruit de 36 auditions ou tables rondes et de deux déplacements sur le terrain, l'un au technocentre de Renault, à Guyancourt, l'autre dans un centre d'appels de France Télécome;lécom.Le constat est sans appel : plus d'un salarié sur cinq se plaint de devoir gérer une charge de travail excessive ; 30 % déclarent être victimes d'agressions verbales ou de devoir accomplir des tâches qu'ils désapprouvent; le coût économique du stress atteint un niveau astronomique (entre 2 et 3 milliards d'euros en 2009) et les troubles musculo-squelettiques (TMS) affichent une augmententation de 17 % par an.Pour les sénateurs, les causes sont à rechercher dans les mutations du monde du travail. Si elle n'explique pas tout, la « recherche de la performance à tout prix » est jugée responsable d'une partie du mal-être, tout comme « l'isolement croissant des salariés ou la perte de sens du travail », indique le rapport.plusieurs propositionsPour tenter d'enrayer le phénomène, les sénateurs formulent un certain nombre de propositions. Ils suggèrent notamment de mieux former les cadres à la gestion d'équipe et de les « doter d'un socle de connaissances sur la relation entre santé et travail ». Et pour inciter les cadres dirigeants à se préoccuper du bien-être de leurs salariés, elle suggère qu'une part de leur rémunération variable dépende d'indicateurs sociaux et de santé au travail. En termes de prévention, les élus de la Haute Assemblée estiment nécessaire de renforcer la médecine du travail, qui doit prochainement faire l'objet d'une réforme. Cela passe par la revalorisation de la profession de médecin du travail et la réaffirmation de l'indépendance des services de santé au travail. A propos du Comité d'hygiène, de santé et de sécurité au travail (CHSCT), considéré comme un acteur majeur de prévention, la mission propose que ses membres soient élus directement par les salariés, qu'ils soient mieux formés et qu'ils disposent de plus de moyens. Enfin, pour donner un coup de pouce aux compensations, les sénateurs proposent d'assouplir les critères pour que le stress post-traumatique consécutif à une agression ou un accident soit mieux pris en compte, dès lors que le lien de causalité entre le travail et l'apparition de la maladie est avéré.
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