Les marchés maintiennent les souverains sous haute surveillance

Les marchés obligataires ne semblent pas décidés à laisser de côté leurs craintes concernant la solvabilité des États européens. Évoluant en sens inverse des prix, le rendement des obligations d'État grecques menait la danse et se tendait lundi en milieu d'après-midi de 11 points de base, à 6,73 %, suivi des taux portugais et italiens, qui progressaient de 3 points de base, à 4,76 % et 4,09 %. Le rendement espagnol augmentait également de 2 points de base chacun, à respectivement 4,14 % et 4,08 %.Alors que le G7 se réunissait ce week-end pour discuter notamment de la crise de confiance à laquelle font face certains pays de la zone euro, Simon Johnson, ancien chef économiste au Fonds monétaire international, a tenu des propos inquiétants lors d'un entretien accordé à la BBC. Les membres du G7 « semblent n'avoir absolument pas conscience qu'une partie importante de l'Europe fait face à une sérieuse crise qui n'est pas limitée à l'Espagne, la Grèce et le Portugal et va bientôt concerner l'Irlande. Je pense que l'Italie est aussi dans la ligne de mire. [...] Et j'ajouterai le Royaume-Uni à la liste », a-t-il déclaré. Lundi, le taux à 10 ans irlandais augmentait de 7 points de base, à 4,93 %, tandis que le rendement britannique progressait de 6 points de base, à 3,95 %. L'écart de rendement entre le gilt britannique avec le bund allemand, à 81 points de base, atteint son plus haut niveau depuis septembre 2007.Le mouvement intervient après une semaine très difficile pour les Piigs (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne), dont les finances publiques apparaissent particulièrement fragiles en raison de la crise. Alors que l'approbation par l'Union européenne du plan d'austérité grec assorti d'un contrôle étroit de la mise en oeuvre des mesures a fait temporairement retombé la pression sur les titres helléniques, le rejet vendredi d'un plan similaire par les parlementaires portugais donne du grain à moudre aux marchés.Le contrat d'assurance contre un risque de défaut sur le Portugal a bondi lundi à un nouveau plus-haut de 242 points de base. Le contrat grec remontait lui à 420 points après son record de 428 points atteint la semaine dernière. Signe de la méfiance du marché, celui de l'Espagne a atteint un record de 171 points alors que le Trésor espagnol a annoncé une baisse de 34 % des émissions de dette nettes à 76,8 milliards d'euros en 2010 dans le sillage du plan d'économies de 50 milliards d'euros le 29 janvier dernier.
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