Et les marchés 

Le rebond des banques en Bourse s'est poursuivi ce jeudi. En trois séances, l'indice Dow Jones des valeurs bancaires européennes a gagné xx %. Les investisseurs se réjouissent de la publication, le 23 juillet, des résultats des tests de résistance de 91 établissements financiers, représentatifs de 65 % des actifs du secteur. Le Comité des superviseurs bancaires européens (CEBS), qui coordonne cette opération vérité, a levé un pan du voile mercredi en communiquant cette liste ainsi que quelques précisions sur les hypothèses retenues. Néanmoins, signe des divisions entre les différents Etats européens, de nombreuses zones d'ombre subsistent. De l'avis général, les « stress tests » seront plutôt indulgents. Mais cela ne les empêcherait pas forcément de servir de catalyseur à un rebond des marchés. Politiquement, certains sujets sont extrêmement sensibles. C'est le cas des décotes (« haircuts ») qui doivent être appliquées aux dettes souveraines. Elles seraient de 16 à 17 % sur les emprunts d'Etat grecs, de 8 % sur le Portugal, de 3% sur l'Espagne, de 0,7 % sur la France. En revanche, la dette allemande ne serait pas décotée. Il y a fort à parier que les Etats continuent à plaider leur cause auprès du superviseur. Le niveau de fonds propres minimal pour passer les tests avec succès serait de 6 %. Compte tenu de l'importance des titres hybrides dans les bilans bancaires, il s'agirait plutôt du ratio Tier 1 que du « core Tier 1 » (fonds propres durs). De nombreux analystes craignent que les superviseurs bancaires attendent d'avoir les résultats pour faire les derniers ajustements, afin de présenter un résultat honorable pour le système bancaire européen. « D'un point de vue macroéconomique, les hypothèses sont crédibles mais on ne peut pas parler d'un scénario très extrême », ont estimé les stratégistes de Morgan Stanley à l'occasion d'une conference call. Le scénario défavorable se base sur une déviation de 3 points de pourcentage par rapport aux prévisions de PIB de la Commission européenne.Les analystes de Morgan Stanley ont jugé les hypothèses de dépréciation des dettes souveraines « très imparfaites » Le 7 juillet dans « La Tribune », le chef économiste de RBS, Jacques Cailloux, rappelait que certains titres grecs avaient perdu entre 30 et 50 % sur les marchés. catalyseur pour les marchésSelon les analystes de Credit Suisse, plusieurs banques verraient leur ratio Tier One tomber sous 6 % en cas de détérioration de l'environnement économique et d'une dépréciation significatives des dettes souveraines. L'ensemble des banques grecques (à l'exception d'Alpha Bank) auraient ainsi besoin de lever 2,6 milliard d'euros de fonds propres. En Allemagne, sur quatorze banques, seule la Postbank ressortirait avec un déficit de fonds propres de 1,36 milliard d'euros. En revanche, les Landesbanken allemandes seraient suffisamment capitalisées. En Italie, Banca Monte dei Paschi di Siena aurait besoin de 592 millions d'euros. Parmi les autres banques les plus souvent citées figurent notamment les irlandaises Allied Irish Bank et Bank of Ireland, l'allemande Commerzbank et l'italienne Banco Popolare.Aussi imparfaits s'annoncent-ils, les stress tests pourraient pourtant agir comme un catalyseur pour les marchés. « Beaucoup de commentateurs faisaient exactement les mêmes reproches aux stress tests américains en 2009 », soulignent les analystes de Credit Suisse. Pour eux, les tests doivent en revanche absolument témoigner de « la capacité et la volonté des pouvoirs publics européens de fournir des fonds propres aux banques qui les rateraient ». « C'est cet élément qui crée une forte incertitude sur les marchés, pas la situation de fonds propres des banques européennes », ajoutent-il.
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