« La question du climat est stratégique pour l'Europe »

La commissaire chargée de l'action climatique, Connie Hedegaard, était de passage jeudi à Paris, où elle a plaidé auprès d'élus français et de chefs d'entreprises de l'Afep (Association française des entreprises privées) le renforcement de l'innovation et de l'efficacité énergétique des domaines clé dans la perspective d'une inéluctable hausse du prix de l'énergie dans les prochaines années, et d'une population mondiale de 9 milliards d'âmes au milieu de ce siècle. « La question du climat ne se limite pas en réalité à la seule notion de climat, elle soulève aussi la question de la croissance, des emplois et de la compétitivit頻, a expliqué la commissaire. Pour elle, « le climat est un sujet stratégique pour l'Europe ». Car que ce soit en matière d'efficacité énergétique, d'énergies renouvelables et de R&D, les pays émergents comme « la Chine, la Corée du Sud, ou le Brésil progressent ». Pour Connie Hedegaard, « il y a un risque de perdre des emplois si nous ne sommes pas ambitieux  ». L'espoir caressé notamment par la France de protéger l'Europe, en instaurant une taxe à ses frontières visant les produits qui échappent à toute norme environnementale ne convainc guère la Commissaire : « dresser le bilan en CO2 d'un produit est très compliqué ». Motif d'espoirA Paris, Connie Hedegaard voulait aussi convaincre de la pertinence de la nouvelle approche privilégiée pour sortir de l'enlisement les négociations internationale sur le climat : « l'approche par étapes qu'il faut poursuivre en vue de Cancun », au Mexique, lieu de la prochaine grande conférence sur le climat de l'ONU en décembre. Car il faut tirer les leçons de l'absence de conclusion sur un accord international légalement contraignant lors du sommet de Copenhague. Plutôt de que parler d'échec, la commissaire met en avant les sujets sur lesquels les négociations ont avancé de manière ponctuelle et qu'il faudra « intégrer dans une négociation formelle » à Cancun : la reconnaissance qu'il ne faut pas que la température moyenne dépasse plus de 2 °C d'ici la fin du siècle, l'aide financière à fournir au Sud face au réchauffement, le dossier forêt et celui de l'adaptation. Un motif d'espoir : « pour la première fois à Copenhague, les pays émergents ont admis que le monde ne pourra pas régler la question du réchauffement sans qu'ils prennent leur part d'éco-responsabilité ».
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