Le dividende en actions reste à la mode

Rarement une crise n'aura autant marqué le recours des entreprises au dividende comme arme de fidélisation massive. Malgré une nouvelle chute de 18,7 % de leurs profits l'an passé, qui a suivi le décrochage de 40,7 % en 2008, les stars du CAC 40 ont versé 36 milliards d'euros à leurs actionnaires cette année selon le cabinet Ricol Lasteyrie. C'est un milliard de plus que l'an passé, mais aussi un juste retour des choses face aux 24 milliards d'euros apportés sous forme d'augmentation de capital aux membre de l'indice parisien en 2009. Depuis deux ans, nos fleurons nationaux recourent au paiement de tout ou partie de leur coupon, en titres. L'intérêt est double : préserver la trésorerie tout en s'appuyant sur des niveaux de valorisation relativement bas pour laisser espérer une appréciation de cours. D'après les calculs d'Olivia Flahault, analyste chez OFG, plus d'un quart des groupes du CAC 40 (11 contre 14 en 2009) ont opté pour cette solution en 2010. Il leur a fallu pour cela émettre pour 2,6 milliards d'actions. Parmi celles à avoir une nouvelle fois soumis ce type de rémunération au vote de leurs actionnaires en assemblée générale cette année, on retrouve plusieurs banques dont BNP Paribas, Crédit Agricolegricole et Société Généralecute; Générale, pour des montants oscillants entre 79 et 626 millions d'euros. La part du dividende payé en titre peut fortement varier d'un établissement à l'autre. Elle atteint 24 % chez BNP Paribas et 43 % pour Société Généralecute; Générale. Dès lors, deux interprétations sont possibles. Pour Olivia Flahault, le choix de l'actionnariat en faveur de cette pratique reflète une certaine cote de confiance dans la capacité de l'entreprise concernée à créer de la valeur. A contrario, on pourrait penser que le seul fait qu'une société propose de trancher entre ses deux modes de rémunération traduit un manque de confiance dans l'avenir. De son côté, Manu Vandenbulck, gérant chez ING IM reste partisan d'un versement en espèces sonnantes et trébuchantes. Selon lui, « le paiement du dividende en actions ne constitue pas une contrepartie suffisante pour couvrir le risque encouru ». Il considère, en outre, que « cela renforce la prise de risques spécifiques liés au support lui-même ». En attendant, lorsque les besoins en capitaux sont importants, la problématique de dilution devient secondaire. C'est le cas pour Dexia, Crédit Agricolegricole ou encore Saint-Gobain qui affichent les plus forts taux de dilution consécutifs à des émissions nécessaires à la livraison des titres. D'autres, ont choisi, contrairement à l'année dernière, de verser uniquement un dividende en numéraire. C'est le cas d'Accor, Danone, Vivendi ou encore France Telecom. Peut-être est-ce là pour eux, le signe d'un retour à davantage de visibilité. Ou les prémisses d'une baisse de cours.lorsque les besoins en capitaux sont importants, la problématique de dilution devient secondaire. C'est le cas pour Dexia, Crédit Agricolegricole ou encore Saint-Gobain
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