Remise à plat des relations avec les assureurs

La menace de boycott du syndicat des agents Axa (lire ci-dessus) fait écho au cri d'alarme lancé début 2010 par Philippe de Robert, président de la fédération nationale des syndicats d'agents généraux d'assurance l'Agea. Il estimait à l'époque que les atouts des agents n'étaient « pas valorisés par rapport aux autres canaux » de distribution par les assureurs. Il évoquait une « crise d'identité des agents généraux » et déplorait une dégradation du dialogue entre les agents et les compagnies dont ils sont supposés vendre exclusivement les produits. Il n'hésitait pas à affirmer que « les conditions économiques ne sont plus réunies pour appliquer cette exclusivit頻 de distribution (« La Tribune » du 2 février) qui est pourtant le fondement de la relation agent/compagnie depuis 1949.Depuis six mois cependant, « les relations entre agents et compagnies se sont adoucies et le dialogue est revenu », a indiqué Philippe de Robert à « La Tribune » en fin de semaine dernière. Il en donnait comme témoignage l'ouverture le mois prochain, de discussions entre l'Agea et la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) sur la convention de 1996 qui régit les conditions d'exercice des agents généraux. « Amendements »« Nous ne remettons pas en cause la convention mais nous allons en faire une relecture et il pourrait y avoir des amendements », explique Philippe de Robert. L'aboutissement des discussions est prévu en juin 2011. D'ici là, tout devrait être passé au crible : conditions de recrutement, délégations de pouvoirs et de souscription, formation continue et bien sûr le lien d'exclusivité entre l'agent et sa compagnie. Dans un environnement toujours plus concurrentiel en assurance de particuliers comme d'entreprises, les agents doivent faire évoluer leur métier pour conserver leur position. Le chiffre d'affaires global des agents est certes reparti à la hausse à 2,6 milliards d'euros l'an dernier, ce qui marque l'efficacité du travail de proximité des agents auprès de la clientèle en période de crise. Ils maintiennent aussi leur part de marché à 35 % en assurances de dommages, leur spécialité historique. Mais ils reperdent le point gagné en 2008 en assurances de personnes (vie et prévoyance) et reviennent à 7 % en 2009. Preuve que les agents peine à croître aussi vite que le marché dans cette activité. Pour beaucoup, cette diversification reste encore un défi à relever. Le recrutement de nouveaux agents (616 en 2009) devrait y aider même s'il ne compense pas les départs en retraite (803). Autre défi, plus immédiat pour les agents : la mise en oeuvre des nouvelles règles sur la commercialisation des produits financiers et d'assurance prises à la suite du rapport Delétré qui « modifient l'exercice du métier », selon Philippe de Robert. Il s'en félicite car « elles renforcent la position de conseil de l'agent » même si elles lui imposent des contraintes administratives liées à la future surveillance de l'Autorité de contrôle prudentiel. S. So.
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