Didier Lombard transforme l'essai à l'étranger

ortraitJe suis un laboureur qui tire sa charrue. » Bon jardinier, et petit-fils de paysan, Didier Lombard aime filer la métaphore agricole pour résumer son action à la tête de France Télécome;lécom. Il faut dire que, chez lui, la graine de PDG a mis du temps à germer. X-Télécoms, technophile réputé et reconnu, longtemps responsable de la stratégie industrielle de la France, l'homme avait le profil idéal pour diriger l'opérateur historique. « Il en rêvait », confie un patron français qui le connaît bien. En 1995, il est devancé sur le fil par Michel Bon. Il devra patienter dix ans pour enfin avoir sa chance. Il a alors 63 ans. Un handicap d'âge que ce « fin politique et homme de réseaux » transforme en avantage. En interne, ses rondeurs, son côté calme et réfléchi, ses chaussettes orange lui valent le doux surnom de « papy ». « C'était l'homme de la situation. Surendetté après la bulle des télécoms, le groupe sortait de quatre années traumatisantes et avait besoin de cette stabilit頻, reconnaît le même patron.Mais « ce n'est pas un meneur d'hommes et il ne sait pas choisir, il suffit de voir le nombre de membres au comité de direction générale (9) », lance un dirigeant français. De fait, peu habitué à diriger, encore moins un groupe de près de 200.000 employés à travers le monde, Didier Lombard se concentre sur ce qu'il connaît le mieux : la technologie. Il est d'ailleurs l'un des rares patrons français à tenir la conversation avec la star mondiale de la techno, Steve Jobs, le fondateur d'Apple. Si la stratégie d'opérateur intégrée avait été lancée par son prédécesseur Thierry Breton, le changement d'image du groupe, de mammouth un peu démodé en une société innovante, est bel et bien à mettre à son actif. Tout comme son incursion dans les médias avec l'acquisition d'une partie des droits de retransmission du championnat de France de football, de films du studio Warner?transition en 2011En revanche, sur le plan du développement à l'international, Didier Lombard a connu peu de succès. L'offre sur TeliaSonera ? Un échec. Le rachat des actionnaires minoritaires de Mobinil ? Ensablé. Du coup, le mariage avec Deutsche Telekom en Grande-Bretagne fait figure de véritable test pour le dirigeant dont l'absence hier à la conférence de présentation de l'opération a été particulièrement remarquée. Car, si le rapprochement vient à s'embourber, l'État français, toujours premier actionnaire de l'opérateur, et qui avait, dit-on, peut apprécié la gestion de l'affaire TeliaSonera, n'hésitera pas à accélérer la transition à la tête de l'entreprise normalement programmée pour 2011. Depuis la semaine dernière, Stéphane Richard occupe le bureau mitoyen de Didier Lombard. Officiellement, ce proche de Nicolas Sarkozy, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, est là pour « apprendre ». Son passage à la direction de Nexity ou de Veolia et ses quatre années au conseil d'administration de France Télécome;lécom lui offrent déjà un bon bagage pour prendre la direction générale de l'opérateur. O. Pi.
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