L'Amérique se retrouve

FestivalUn concert cacophonique de Julia Migenes. Une comédie romantique atone matinée de fantastique façon Marc Lévy (« Hors du temps », de Robert Schwentke). Surtout ne pas se fier à la première impression. Car cette 35e édition du Festival du cinéma américain de Deauville recèle bien plus de trésors que ne le laissait entendre la soirée d'ouverture, dimanche dernier.Rien pourtant n'était gagné. Cette année, la crise financière s'est invitée ici aussi. « Nous avons dû faire face à 20 % de recettes de mécénat en moins, reconnaît Bruno Barde, le directeur de la manifestation. Mais le public est au rendez-vous. On compte même plus de spectateurs que l'an dernier. » De quoi inspirer les réalisateurs américains ? Pas vraiment. « Ils s'intéressent davantage à la crise du monde moderne qu'à la crise financière, confie Barde. Mais plusieurs d'entre eux portent un regard souriant sur des choses graves. On compte quatre comédies en compétition. »On a donc bien ri ces derniers jours à Deauville. Et notamment avec l'avant-première du film d'Ang Lee, « Hôtel Woodstock » (sortie le 23 septembre). On découvre ici le réalisateur maniant l'humour juif avec maestria à travers l'histoire de ce garçon dont le motel familial sert de camp de base aux organisateurs du festival de Woodstock. Avec « 500 jours ensemble » (sortie le 30 septembre), Marc Webb s'attaque à la comédie romantique, innovant dans la forme pour offrir au final une ?uvre pleine de fraîcheur.Documentaires en vueMais c'est une fois encore du côté des documentaires que Deauville fait la différence. « J'ai créé cette section en 2003, raconte le directeur de la manifestation, après avoir observé que le cinéma prenait le documentaire comme mode de mise en scène. » C'est d'ailleurs encore le cas aujourd'hui avec le très enlevé « District 9 », de Neill Blomkamp. Une histoire d'extraterrestres persécutés par les Sud-Africains qui n'est pas sans rappeler les actions commises par ces derniers contre les Zimbabwéens.Plusieurs documentaires présentés retracent pour leur part le portrait de personnages mythiques et à travers eux celui de l'Amérique. Tel l'excellent « Facing Ali » pour lequel le réalisateur Pete McCormack est allé interviewer les anciens adversaires de Mohamed Ali. Avec « When you're Strange : a Film about The Doors », Tom DiCillo raconte ces quelques années où les États-Unis ont cru à un changement proche avant que l'élection de Nixon n'éteigne la flamme. « Le cinéma d'auteur américain s'est toujours intéressé aux personnages hors normes qui deviennent des figures mythiques », rappelle Bruno Barde.
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