Les jeunes diplômés universitaires peinent à trouver un pre...

Les jeunes diplômés universitaires peinent à trouver un premier emploiL'opération Phénix offre aux titulaires d'un master 2 de huit universités la possibilité d'être embauchés comme cadres dans neuf entreprises partenaires. Sa troisième édition affiche des recrutements en baisse.recrutementVingt-deux. C'est le nombre de recrutements effectués par l'opération Phénix, lancée par huit grandes entreprises et la Marine nationale pour recruter des étudiants en master 2 recherche en lettres, sciences humaines et sciences. « Ils étaient 35 la première année, 36 la deuxième, rappelle Bernard Deforge, associé chez PricewaterhouseCoopers (PwC), ex-doyen d'université et coordonnateur de l'opération. En raison de la crise, certaines sociétés partenaires ont gelé ou ralenti l'ensemble de leurs recrutements. » Victime de la situation économique, Phénix a aussi souffert de la grève des universités. « À Paris IV, le plus gros pourvoyeur de CV, nous n'avons pas pu faire de forum d'information au printemps dernier, déplore Bernard Deforge. Résultat : nous n'avons eu que 433 candidats, contre 575 en 2008. »Au-delà de ces éléments conjoncturels, l'opération a cependant fait l'objet de critiques de fond. Côté entreprises, on regrette le manque de réalisme de certains étudiants. « Pour la première fois, cinq candidats ont reçu une proposition de CDI et n'ont pas donné suite, s'étonne Bernard Deforge. Ces cinq places ont été perdues. » Côté universités, on déplore le peu de candidats retenus. « Les entreprises ne jouent pas tout à fait le jeu, estime Marie-Christine Combes, responsable de l'insertion professionnelle à Paris Est-Marne-la-Vallée. En anglais, par exemple, leurs exigences sont quasi les mêmes que vis-à-vis des étudiants des grandes écoles ».« politique de diversité »Pas de quoi, pour autant, remettre l'opération en cause. « Par-delà les chiffres, Phénix nous aide à faire passer le message aux étudiants en lettres qu'ils peuvent aussi envisager de travailler en entreprise », approuve Marie-Christine Combes. À l'origine de Phénix, Bernard Deforge est convaincu que les universitaires ont leur place parmi les cadres des sociétés privées. « Nous ne pouvons pas rester innovants avec un recrutement basé à 60 % sur des étudiants issus des écoles de commerce », témoigne-t-il pour PwC, premier recruteur de l'opération avec 30 candidats embauchés en trois ans. « Phénix s'intègre à notre politique de diversité et vise à favoriser l'innovation au sein du groupe », renchérit Morgan Sainte-Cluque, chargé de recrutement chez Axa France, par ailleurs titulaire d'un master sciences humaines et sociales et embauché par l'opération en octobre 2007. « Les universitaires ont une tête bien faite, une vision différente et sont capables de s'adapter et d'être autonomes, argumente-t-il. Sur les 13 personnes recrutées chez Axa les deux premières années, 12 sont toujours en poste. Elles apportent la preuve, y compris en interne, que ça fonctionne. »Même si des points restent à améliorer. « Les étudiants manquent de préparation aux entretiens, relève ainsi François Roux, conseiller d'insertion professionnelle à Paris I. Certains ne s'attendent pas à voir d'autres candidats convoqués en même temps qu'eux. D'autres ne comprennent pas comment on peut leur demander de passer un test. » Quant aux entreprises, elles doivent mieux communiquer sur l'engagement que l'opération représente pour elles. « Phénix doit faire l'objet l'année prochaine d'un bilan de la part de tous les partenaires. Il s'agira alors de la faire évoluer et de voir comment, le cas échéant, la déployer sur tout le territoire national », avance Bernard Deforge. Catherine Gaudenz
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