Ce n'est pas dans la marmite pleine de potion magique que Tanguy Roelandts est tombé quand il était petit, tel Obélix, c'est dans le chaudron plein de chocolat. La dernière création de la Chocolaterie de Puyricard, « le Clément » - du nom d'un de ses neveux, n'est-il pas qualifié de « puissant, fougueux, robuste »... En tout cas, à peine les derniers chocolats de Noël vendus, les ouvriers ont attaqué la confection des moulages des oeufs et autres figurines de Pâques. Tanguy Roelandts, 42 ans, dirige (PDG) depuis 1995 la chocolaterie de Puyricard, créée en 1967 par ses parents - un père flamand et une mère wallonne ! Lui se dit aixois et européen ! C'est l'année où ils ont quitté le Congo, alors en pleine tourmente indépendantiste, pour installer leur petit atelier dans un hangar agricole, au bord d'une route de campagne, près d'Aix-en-Provence, à un endroit appelé Puyricard. Tout naturellement, le jeune Tanguy se formera dès sa plus jeune enfance. Plus tard, son diplôme en gestion et administration des entreprises en poche, il monte en 1984 une chocolaterie à Nice avec son beau-père, qui vend des chocolats à la chocolaterie Puyricard. Dans le même temps, il est conseil en chocolaterie pour des marques comme Nestlé, Kraft ou Mars. En 1995, sa mère le rappelle pour prendre la tête de la maison familiale. De 1998 à 2010, il doublera le nombre de magasins - une quinzaine aujourd'hui en région Provence-Côte d'Azur-Languedoc-Roussillon et deux boutiques à Paris - et le chiffre d'affaires qui s'élève en 2010 à 8 millions d'euros hors taxes. La société emploie 110 personnes en équivalent plein temps, avec une ancienneté moyenne de plus de dix ans.Fabrication artisanalePrimée à de multiples reprises, la chocolaterie de Puyricard se situe parmi les quinze plus grandes entreprises de France sur le secteur de la chocolaterie et de la confiserie de luxe. La maison a tenu à conserver son type artisanal. Pas de machines chez Puyricard. Les moules sont remplis à la main. Les garnitures sont effectuées avec de la vraie crème fraîche - et pas de l'UHT - pasteurisée par Puyricard, du beurre frais des Charentes non déshydraté, de la vanille en gousse de Tahiti etc. La fabrication du chocolat de couverture est sous-traitée à une société belge qui respecte le cahier de charges Puyricard. Les chocolats, au nombre d'une centaine de variétés, se conservent trois semaines. Ce qui ne les empêche pas d'être vendus aux États-Unis où la société a créé le concept du « chocolat sur mesure ». Le client donne sa recette. Le Club Puyricard Signature a été créé à Manhattan, dédié aux « épicuriens qui ont envie de partager », souligne Tanguy Roelandts. À l'automne 2010, il a été porté à la présidence de la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France tandis que la chocolaterie de Puyricard a obtenu le label « Entreprise Patrimoine Vivant » décerné par le ministère de l'Économie.

latribune.fr

09 Jan 2011, 23:22

Partager :