La fébrilité concernant les finances publiques portugaises est d'autant plus grande que ce mercredi Lisbonne doit de nouveau émettre des obligations sur les marchés de capitaux. Le Portugal espère lever entre 750 millions et 1,25 milliard d'euros à cette occasion. Le pays doit émettre cette année environ 20 fois plus d'emprunts (soit 20 milliards) pour refinancer sa dette. Toute la question est de savoir à quel taux cela sera possible. La semaine dernière, le Portugal a certes levé 500 millions d'euros lors de sa première émission de l'année, mais à un taux cinq fois supérieur à celui nécessaire il y a un an. « Emprunter à ces niveaux ne va qu'augmenter la charge de la dette portugaise et cela ne fait qu'aggraver la situation », remarque Steven Mansell, directeur de la stratégie « taux » chez Citigroup, cité par Bloomberg. « Le Portugal sera probablement forcé de suivre la même direction que l'Irlande », ajoute-t-il. DécrochageLe taux des emprunts à 10 ans du Portugal a nettement rebondi la semaine dernière, grimpant de 58 points de base, à 7,19 %, son plus haut niveau depuis le 26 novembre. La Bourse de Lisbonne a, elle, reculé de 3,02 % vendredi. Ce sont les banques portugaises qui la font décrocher : en novembre, la banque centrale portugaise déclarait certes que les établissements du pays sont « stables et rentables », mais mettait aussi en garde sur « les défis sérieux » auxquels elles doivent faire face en termes de liquidités. Elles dépendent notamment des injections de la Banque centrale européenne (BCE). De quoi donner le frisson aux banques espagnoles : elles sont engagées à hauteur de 75 milliards d'euros au Portugal. F. P. W.

latribune.fr

09 Jan 2011, 23:21

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