Les nouveaux patrons des banques britanniques à la manoeuvre

Il ne manque plus qu'António Horta-Osório, et le grand jeu de chaises musicales des banques britanniques sera terminé. Le futur directeur général de Lloyds Banking Group doit rejoindre le groupe dans le courant du mois. Il terminera ainsi un chamboulement impressionnant, concernant quatre des cinq grandes enseignes bancaires britanniques. Seule Royal Bank of Scotland, dont le patron Stephen Hester est en poste depuis quatorze mois, n'est pas concernée.À Barclays, le directeur général est depuis le 1er janvier Bob Diamond, qui remplace John Varley, qui quitte le groupe après six années à sa tête. À HSBC, Douglas Flint, l'ancien directeur financier, est devenu son président le 3 décembre, remplaçant Steven Green, qui devient ministre britannique du commerce ; Stuart Gulliver, qui dirigeait la banque d'affaires, est devenu son directeur général le 1er janvier. Enfin, dans la branche britannique de Santander, Ana Patricia Botin, qui remplace António Horta-Osório, a pris la direction le 1er décembre. Ces nouveaux dirigeants représentent la consécration des banquiers d'affaires, ce qui peut sembler paradoxal après la crise financière. Bob Diamond, Stuart Gulliver et António Horta-Osório en sont tous les trois, même si ce dernier s'est essentiellement occupé de banque de détail depuis qu'il est arrivé en Grande-Bretagne en 2006. Cela risque de ne pas simplifier les relations entre les banques britanniques et Downing Street. Non seulement celui-ci en possède deux - Lloyds et RBS - mais il a aussi demandé à une commission de réfléchir à une possible séparation entre les banques d'investissement et celles de détail. Celle-ci doit rendre sa copie à l'automne.Pas de sentimentalismeClairement agacés, les nouveaux patrons de HSBC et de Barclays menacent de déménager leur siège, le premier à Hong Kong, le deuxième aux États-Unis. HSBC semble particulièrement sérieux, étant donné que la banque était basée en Asie avant son acquisition de Midlands Bank il y a vingt ans. Mais Bob Diamond, Américain qui vit à New York depuis l'acquisition des activités américaines de Lehman Brothers il y a deux ans, n'est pas homme à faire dans le sentimentalisme, et il n'hésiterait pas à trancher si nécessaire.Enfin, Lloyds Banking Group est sans doute celui qui a le plus à craindre de cette commission. Bruxelles lui a déjà ordonné de vendre 600 agences, en compensation des aides de l'État qu'elle a reçues. Mais la commission pourrait lui ordonner d'en vendre encore plus, pour réduire sa domination du marché de la banque de détail (il a le tiers des comptes courants britanniques). Les très bonnes relations d'António Horta-Osório avec le gouvernement, et notamment avec le chancelier George Osborne, devraient lui être très utiles. Les relations politique-bancaires, tendues au Royaume-Uni depuis la crise, ne sont sans doute pas en passe de se normaliser.Éric Albert, à Londres.
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