La Poste reprend ses activités bancaires en main

La Banque Postale sait désormais à quoi s'en tenir. Son avenir s'écrira « en parfaite synergie, symbiose et proximité » avec celui de sa maison-mère. Jean-Paul Bailly, le président du Groupe La Poste, a donné vendredi, après quelques semaines de réflexion, le signal de la reprise en main. Un conseil de surveillance, mardi 18 janvier, officialisera le départ de Patrick Werner, 61 ans, de la présidence du directoire de La Banque Postale et son remplacement par Philippe Wahl, 54 ans, actuel directeur général de Royal Bank of Scotland à Paris. Un changement qui ne sera pas que de génération...Le départ de Patrick Werner clôt un chapitre de douze ans. Celui de la construction de La Banque Postale. L'homme a imposé la fusion des ex-services financiers de La Poste avec leurs « usines » régionales au début des années 2000, porté la naissance juridique de la banque en 2006, élargi sa gamme de produits. Le non-renouvellement de son mandat ne sanctionne pas un bilan, mais une façon de penser et de vivre La Banque Postale au sein du groupe public : la tentation parfois de passer en force, lors des tentatives de rachat de la société de gestion CCR ou de la Banque Palatine, par exemple, auxquels La Poste s'est opposée, et une certaine forme d'arrogance à l'égard des postiers. « Nouvelle étape »Avec l'arrivée de Philippe Wahl, c'est donc un « nouveau mandat, un nouveau défi et une nouvelle étape » qui s'ouvrent à La Banque Postale. L'homme, proche de Jean-Paul Bailly qu'il a côtoyé au conseil de surveillance de CNP Assurances avant de le conseiller en 2004 et 2005, aura pour mission de tisser des liens étroits entre la filiale, l'enseigne et le réseau. Bref, de réussir l'intégration d'une banque dans un grand groupe non bancaire. L'enjeu est d'autant plus fondamental pour La Poste que, compte tenu de l'exceptionnelle décroissance de sa branche courrier concurrencée par Internet (voir encadré), l'activité bancaire devrait représenter, en 2015, 31 % de son chiffre d'affaires et 77 % de son résultat d'exploitation ! C'est la raison pour laquelle Philippe Wahl devra aussi faire passer La Banque Postale de la phase de construction de sa gamme de produits, à une phase d'accélération de sa politique marketing. L'établissement doit en effet se préparer, avec la fin de la crise financière, au durcissement de la concurrence, alors qu'il a perdu début 2009 le monopole du livret A qu'il partageait avec les Caisses d'Épargne. Enfin, Philippe Wahl trouvera deux dossiers immédiats sur la table. En interne, il devra se pencher sur la gouvernance de La Banque Postale et décider si celle-ci peut continuer à être conduite par un directoire réduit à deux membres (lui-même et Philippe Bajou). En externe, il devra décider de la nature et des modalités d'un éventuel accord de refinancement avec la banque franco-belge Dexia.
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