Les fondations d'universités en quête de fonds

Après l'effervescence des années 2008-2009, 2010 a été une année de rationnalisation. » C'est ainsi que Yaelle Afariat, la directrice de l'Association française des fundraisers (AFF), analyse les premiers pas des fondations d'université, en ouverture d'une conférence consacrée au sujet ces mercredi et jeudi à Paris.Rendues possibles par la loi LRU de 2007 sur l'autonomie, les fondations d'universités sont aujourd'hui au nombre de 34 (sur 83 universités) : 21 universitaires (généralistes, sans personnalité morale ni mise de fond minimale) et 13 partenariales (thématiques, plus autonomes, et d'une durée limitée de 5 à 8 ans). Mais selon le ministère de l'Enseignement supérieur, « 60 devraient être actives dans les prochains mois ». À ce jour, 71 millions d'euros ont été levés, six fondations ayant levé plus de 6 millions, telle Strasbourg, lancée fin 2008. « Nous avons aujourd'hui levé 7 millions d'euros sur un objectif de 20 millions sur 5 ans », explique Jean Gagneux, son directeur administratif et financier. Prudentes, beaucoup ont souhaité mettre en oeuvre des projets avant même la création juridique. « Nous avons décidé de communiquer par les preuves », indique Rodolphe Gouin, le directeur de la Fondation Bordeaux Université, qui bénéficie de l'engagement du patron de Vivendi, Jean-René Fourtou, à sa tête. Année charnièreMais, selon l'AFF, il existe un risque d'essoufflement des donateurs, lesquels sont majoritairement des entreprises (la constitution de réseaux d'anciens est difficile pour les universités). Si la crise a eu une incidence relative (« La Tribune » du 15 février 2010), « 2011 sera une année charnière et de consolidation », anticipe Yaelle Afariat. Incertitudes sur la fiscalité des dons et sur les subsides publics apportés par l'opération campus et le grand emprunt comme la multiplication des fondations pourraient freiner le « fundraising » dans les universités ? Pour Rodolphe Gouin, de fait, « certains grands groupes ne veulent pas s'éparpiller » et la démobilisation guette des équipes universitaires » déjà impliquées dans toutes les réformes et actions en cours ; mais le grand emprunt a aussi un effet de levier pour les levées de fonds, nombre d'industriels participant aux appels à projets. Autre effet positif : « Les fondations pourront être un outil pour financer les projets non retenus mais bons », suggère Stéphanie Lanson, directrice administrative et financière de la fondation Lyon I. Lire également l'interview de Jean-René Fourtou sur LaTribune.f
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