L'image du Japon peut-elle s'en trouver ternie  ?

Personne ne se réjouit des avanies de Toyota au Japon. Dans un pays où 17 % de l'emploi vient de l'automobile et des métiers périphériques, et où Toyota détient 45 % du marché intérieur, cette crise de confiance est vécue comme un drame national. Toyota était un des rares acteurs sortis renforcés des vingt ans de crise que vient de subir l'industrie japonaise. Le Premier ministre et le ministre des Transports sont montés au créneau. Ce dernier, Seiji Maehara, a reproché mardi au PDG de Toyota, Akio Toyoda, de ne pas avoir agi plus tôt. Évoquant la visite prochaine du PDG aux États-Unis, le ministre lui a d'ailleurs demandé « d'expliquer la situation (aux Américains) de façon sincère ».Les concurrents locaux font grise mine. La force des marques nippones repose entièrement sur la fiabilité de leurs véhicules, qui « ne tombent pas en panne », et non sur le plaisir de vivre ou l'élégance de leur ligne, prônés par les rivaux européens. Qu'en reste-t-il, si, de fleuron écolo-technologique, la Prius devient suspecte en raison même de son électronique embarquée, si sophistiquée que les causes des pannes échappent à ses ingénieurs ? Yoichi Hojo, directeur financier de Honda, le deuxième constructeur japonais, n'a pas caché son inquiétude mardi : « Nous devrions envisager les problèmes de Toyota avec une perspective plus large. Si les clients commencent à avoir des doutes sur notre qualité et notre sécurité, cela pose un problème pour toute notre industrie. » Régis Arnaud, à Tokyo
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