À la SNCF, de nombreuses entraves au changement et à la productivité

Dans un contexte de plus en plus concurrentiel et de plus en plus rude pour la SNCF, la Cour des comptes a pointé du doigt les rigidités structurelles et réglementaires de l'opérateur ferroviaire national, qui « sont souvent des entraves au changement ». Pour ne pas répéter les erreurs commises lors de la libéralisation du fret, où la SNCF s'est trouvée en concurrence avec des opérateurs dont les coûts sociaux étaient bien moins élevés, la Cour des comptes est claire : « l'un des enjeux les plus importants pour la SNCF est l'harmonisation de son cadre social avec celui de droit commun qui s'applique ou s'appliquera en France et en Europe, aux autres entreprises de transport ferroviaire ».La Cour estime également que les conditions de travail à la SNCF sont souvent plus favorables que chez ses concurrents, notamment sur le plan du nombre d'heures de conduite, de la durée du repos journalier, etc. Le coût moyen par agent reste ainsi élevé, et a même été « fortement orienté à la hausse ces dernières années ». Pour la Cour, la SNCF a aussi manqué de réactivité face aux conséquences de la réforme des retraites, notamment sur l'allongement des carrières et le volume de ses effectifs. La suppression de la mise à la retraite d'office à 55 ans (50 ans pour les conducteurs) a provoqué une hausse de l'âge de départ à la retraite. Les cheminots restent du coup plus longtemps en poste. recommandationsLa Cour pense enfin que les facilités de circulation accordées aux cheminots et à leurs familles (840.000 personnes en tout) représentent un manque à gagner important pour la SNCF. Alors que la SNCF chiffre jusqu'à 30 % les écarts de productivité entre ses agents et les salariés du privé, la Cour des comptes fait plusieurs recommandations : elle invite notamment l'entreprise à réviser les modalités d'attribution de ses facilités de circulation, à mieux ajuster le volume des recrutements aux départs et aux possibilités de gains de productivité, à maîtriser l'impact de la masse salariale et à réexaminer avec l'État la surcotisation retraites (taux T2) à sa charge. Ingrid Seithume
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