IG Metall renonce aux augmentations pour l'emploi

C'est une première dans l'histoire sociale de l'Allemagne contemporaine. IG Metall, le tout-puissant syndicat de métallurgie, se rendra aux négociations salariales prévues cette année sans exigence de hausse de salaires au-delà de l'inflation. C'est ce qu'a confirmé mardi à Francfort le président de la centrale, Berthold Huber. En contrepartie de cette modération inédite, le syndicat entend obtenir la sécurité de l'emploi dans la branche. IG Metall tire donc les leçons de la crise qui a fortement touché l'an passé l'industrie allemande et tente d'éviter la vague de licenciements annoncés par les économistes. Car malgré la légère amélioration du second semestre, le niveau des commandes et de la production dans la branche est encore inférieur de près de 35 % à ce qu'il était voici un an. Du coup, les entreprises pourraient être tentées d'adapter leurs capacités de production et le syndicat évalue les emplois menacés à un nombre compris entre 450.000 et 750.000. « Il s'agit pour le moment d'éviter que la crise ne se mue en catastrophe pour l'emploi », a justifié Berthold Huber. IG Metall réclame par ailleurs la participation du gouvernement fédéral à cet effort par un maintien de son soutien aux mesures de travail partiel qui concerne aujourd'hui plus de 1 million de salariés et a favorisé la bonne résistance du marché du travail allemand à la crise.Malgré quelques éléments encore en discussion, les négociations devraient donc être plus aisées et rapides qu'en 2008 et 2006, années où elles avaient été très tendues et s'étaient éternisées jusqu'au printemps suivant. Le président de Gesamtmetall, l'organisation patronale qui négocie avec IG Metall, Martin Kannegiesser, s'est d'ailleurs félicité de l'attitude du syndicat.signal fortCette annonce historique envoie un signal important pour les négociations dans les autres branches. IG Metall défend les intérêts de quelque 3,4 millions de salariés. Elle montre cependant aussi que le fossé se creuse entre les salariés outre-Rhin. Car, cette renonciation prend place alors même que le syndicat des services, Ver.di, a paralysé une partie des services publics pour obtenir cette année 5 % de majoration salariale. Il est vrai cependant que les salariés de l'industrie ont été ceux qui ont vu leurs revenus augmenter le plus au cours de la décennie précédente, profitant ainsi du rôle de locomotive de leur secteur dans l'économie du pays. Ils peuvent donc aujourd'hui montrer l'exemple de la modération. Une modération qui sera sans doute analysée avec attention par la Banque centrale européenne, car il s'agit là du signe qu'une spirale inflationniste n'est pour le moment guère à craindre, malgré la reprise. ? Infographie2cols 120mmIG Metall tire les leçons de la crise qui a fortement touché l'an passé l'industrie allemande et tente d'éviter la vague de licenciements annoncés par les économistes.
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