La Mongolie, ses paysages de steppes, ses mines d'or, d'uranium, de charbon... et bientôt, ses actifs financiers. Doté de ressources naturelles inexploitées, parmi les plus vastes au monde, le pays compte désormais profiter des richesses de son sous-sol, les seules à même de lui permettre d'améliorer le sort de ses 2,7 millions d'habitants dont le revenu par tête n'est que d'environ 2.000 dollars par an. Résultat, Oulan-Bator a besoin de capitaux étrangers, pas moins de 25 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, selon le ministre des Finances. Et s'oblige, côté marchés primaires, à être sur tous les fronts. « La Mongolie a besoin de faire le meilleur usage de ses ressources en vue de développer le pays, a rappelé mardi, le Premier ministre, Sukhbaatar Batbold, à cette fin, le Parlement a donné son feu vert au gouvernement en vue de préparer la cession d'actions de groupes locaux.?» Dans un premier temps, la Mongolie envisage de démarrer, dès cette année, l'introduction sur la Bourse mongole d'actions locales. Elle envisage également de s'adresser à des banques d'investissement en vue de l'aider à la cession de titres sur des places étrangères. Certes, le projet reste encore flou. Le gouvernement n'a, par exemple, pas encore mené à bien le travail préalable à cette cotation, à savoir choisir l'option de regrouper l'ensemble des actifs au sein de trois sociétés, ou celle de créer des sociétés plus petites, dédiées à une seule ressource. Mais ces cotations donnent déjà matière à projections. Selon le président de la banque d'investissement Eurasia Capital Management, cité par l'agence Bloomberg, elles pourraient rapporter jusqu'à 3 milliards de dollars au moins à la Mongolie d'ici les trois prochaines années. Sans compter qu'à ce projet s'en ajoutent d'autres... notamment celui de faire appel au marché de la dette internationale. À l'instar d'autres pays dits « émergents », la Mongolie souhaiterait, lors de cette première émission, lever jusqu'à 1,2 milliard de dollars, cette année. À ce sujet, le ministre des Finances a distillé quelques informations. Les titres obligataires pourraient être émis avec des maturités allant de 5 à 10 ans, et pourraient offrir un rendement compris entre 8 % et 11 %. Un chiffre à comparer avec les 6 % offerts par l'Indonésie, pays noté de manière équivalente à la Mongolie par l'agence Standard & Poor's, (BB?). « Cette première émission va constituer une référence pour la Mongolie, par conséquent nous nous devons de la préparer avec attention, déclare le ministre. Nous pensons a priori la réaliser en dollar, mais les banques japonaises nous font également des propositions très attrayantes. » n

latribune.fr

09 Févr 2010, 23:48

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