La volatilité du cuivre préoccupe Nexans

Mercredi matin, dans la mini-salle de marché de Nexans. Les traders sont en alerte face à trois écrans bourrés de chiffres. « Je voulais t'avertir que les prix ont brusquement baissé, il ne faut pas attendre », assure l'une d'elles au téléphone. La veille, la tonne de cuivre cotée sur le LME a chuté de 400 dollars en une séance, passant de 9.900 à 9.500 dollars en quelques heures. « Une conjonction de facteurs techniques et d'inquiétudes sur la situation en Libye », explique Marie-Françoise Levelt, responsable du trading des métaux. Les fluctuations du métal rouge sont une préoccupation permanente pour le producteur de câble français, qui consomme 3 % de la production mondiale de cathodes, ou cuivre raffiné, soit 450.000 tonnes par an. En 2010, les achats de cuivre ont représenté 2,6 milliards d'euros, soit plus d'un tiers du chiffre d'affaires de Nexans. Pourtant, le groupe industriel, qui couvre la grande majorité de ses achats et fait passer les variations de prix à ses clients, regarde les agitations du marché avec circonspection.forte spéculation En 2010, la production réelle de la planète, soit 19 millions de tonnes, s'est échangée 46 fois sur le London Metal Exchange, qui n'est pourtant pas la seule place de marché puisque le Comex à New York et le Shanghai Futures Exchange proposent aussi des cotations. La part des spéculateurs sur le marché est passée d'un quart aux trois-quarts en moins d'une dizaine d'années. Un phénomène amplifié par la vive hausse des cours, ces dernières années. Comme les producteurs d'or, ceux de cuivre utilisent moins d'outils de couverture de leur risque prix, ce qui leur permet d'être considérés par les investisseurs comme des « valeurs cuivre », qui permettent de jouer la hausse du métal, plutôt qu'un groupe minier aux résultats stables. Quant aux prix, ils pourraient tout aussi bien être à 6.500 -7.000 dollars par tonne, un prix qui satisferait producteurs et consommateurs », assure Marie-Françoise Levelt. Car sur le fond, Nexans ne constate pas de pénurie physique du métal. « Le marché a été tendu fin 2010, mais depuis le début de l'année, c'est le contraire ». Ce qui pourrait s'expliquer, selon Julien Catel, responsable de la gestion des métaux du groupe, par la politique de la Chine. Après avoir accumulé du métal l'année dernière, le pays serait en train d'en remettre sur le marché. Une théorie confirmée par le niveau des stocks du LME, qui sont élevés en Chine et en Corée du Sud. Et qui pourrait continuer à peser sur le métal. Quant à la création d'ETF, ces fonds adossés au cuivre physique, ce serait un épiphénomène selon Nexans.
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