La BCE réclame l'accélération des réformes structurelles

Dans son bulletin mensuel d’août, la BCE appelle à une « réduction notable des coûts salariaux » dans les pays en crise de la zone euro. L’éditorial de ce bulletin, publié ce jeudi, estime que « les progrès significatifs qui ont été réalisés durant les dernières années », sont insuffisants. « De nouvelles, urgentes et décisives mesures doivent être prises pour améliorer la compétitivité » de ces pays, estime l’institution de Francfort.Réformes structurelles essentiellesL’éditorial présente ainsi un véritable programme des réformes structurelles préconisées par la BCE. Ces mesures, précise-t-on, sont « aussi essentielles que la consolidation budgétaire et que les mesures pour réparer le système bancaire ». Premier point préconisée par la BCE : la création de « marchés du travail flexibles et efficaces. » Et la BCE d’ajouter : « il est maintenant crucial que les Etats membres mettent en œuvre les recommandations dans cette sphère avec détermination ».Accélération nécessaireAutrement dit, la banque centrale européenne exige à présent une accélération de ces réformes. Le modèle est évidemment celui de l’Irlande qui est parvenue à augmenter sa compétitivité externe et à retrouver la croissance rapidement grâce à ses exportations. Mais il n’est pas sûr que le cas irlandais soit un modèle pour les autres pays touchés par la crise.Modèle irlandaisL’Irlande est une économie assez ouverte, elle a donc rapidement bénéficié de ces mesures. Ce n’est pas le cas de la Grèce, du Portugal ou de l’Espagne. Surtout, l’Irlande souffre aujourd’hui du ralentissement du commerce mondial et sa croissance est à nouveau en berne (le PIB a reculé de 1,1 % et de 0,2 % aux troisième et quatrième trimestre 2011, derniers chiffres disponibles). La demande intérieure irlandaise est en chute libre et l’économie ne dépend donc plus que de la demande externe.Spirale récessiveDans les autres pays, où les mesures prises jusqu’à présent ont permis de réduire les déficits courants, l’effet sur la croissance de l’amélioration de la compétitivité est quasi-nul. La demande intérieure représente en effet une part trop importante de l’économie et les mesures d’austérité et de réformes structurelles la font chuter trop considérablement. Il s’ensuit, comme en Grèce, une hausse formidable du chômage que le faible secteur exportateur ne parvient pas à faire baisser. Les économies s’enfoncent alors dans une spirale récessive : la demande chute, les profits des entreprises suivent et plus on baisse les salaires, plus ce cercle prend de l’ampleur.Menu pour les rachats sur le marchéLa logique de la BCE ne prend donc pas en compte ce risque de spirale déflationniste. Pour la banque centrale, le redressement de la compétitivité doit permettre à terme de construire les bases d’une économie saine, basée sur les exportations et un excédent courant. Mais un tel changement de paradigme est un processus si long et douloureux pour les pays touchés qu’il n’est pas certain que les pays concernés puissent tenir.  
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