Aliments bio ? : satisfaire

La superficie cultivée en agriculture biologique a grimpé de 4,8 % en 2008 en France et les surfaces en conversion de 36,4 %. Deux à trois ans de « conversion » sont nécessaires pour les cultures, et jusqu'à un an pour l'élevage, avant de pouvoir vendre des produits sous la marque AB. Pour autant, la surface agricole utilisée (SAU) pour le bio n'est que de 2,12 %. C'est peu pour un grand pays agricole, alors que, en 2007, le bio occupait 3,9 % de la SAU de l'Union, où les champions sont l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni.marché de nicheCe sursaut reflète les objectifs ambitieux annoncés lors du Grenelle de l'environnement : triplement d'ici à 2012 des surfaces cultivées en bio et introduction de 20 % de produits bio dans la restauration collective publique. Les 150 exposants et les agriculteurs présents à Loriol (Drôme) pour le salon Tech & Bio organisé les 8 et 9 septembre par les chambres d'agriculture soulignaient tous l'explosion de la demande. Les leaders agricoles plaident pour « une agriculture bio compétitive » qui redonnerait espoir à un secteur secoué par la crise. Néanmoins, le bio demeure un marché de niche, évalué à 2,6 milliards d'euros TTC en 2008, soit 1,7 % du marché alimentaire national. Mais sa hausse « structurelle » focalise l'attention : 10 % par an en moyenne de 1999 à 2005, et 18 % en volume en 2008. Le marché français est le deuxième d'Europe après l'Allemagne, où il pesait 5,8 milliards d'euros l'an dernier.Avant que le bio n'arrive en rayons ou dans les cantines, les filières doivent s'organiser et nouer des relations commerciales avec la distribution ou les majors de la restauration collective. L'agriculture bio, fondée sur la saisonnalité et les circuits locaux, est rarement en adéquation en effet avec les demandes de gestionnaires de milliers de repas. L'essor du bio dans la restauration collective est sensible depuis 2006. Début 2009, 36 % des établissements en proposaient de temps en temps. « Si ces acheteurs ne modifient pas leurs commandes et ne sont pas prêts pour des partenariats innovants, nous serons dans une impasse », explique-t-on à la Fédération nationale d'agriculture biologique. Faute d'accord franco-français, les importations, qui représentaient déjà 30 % du bio consommé en France en 2008, augmenteront.vente directeSi l'agriculture bio fonctionne beaucoup en vente directe, 82 % des ventes de 2008 se sont faites via les grandes surfaces alimentaires et les magasins spécialisés. Une tendance qui gagne tous les rayons, notamment la crémerie (les ventes de lait ont doublé en trois ans) l'épicerie et les boissons. Les producteurs de viande se sont donc dotés d'un observatoire et améliorent la cohérence de leur offre avec la demande malgré des coûts logistiques importants. La vente en libre-service (80 % des volumes) nécessite de leur part une animation régulière dans les rayons et une planification fine de la production qui sécurise les acheteurs. n
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