Les aides de l'État à la presse vont être revues à la baisse

« Sortir d'un système d'assistance respiratoire permanente » : le récent rapport Cardoso sur les aides à la presse ne mâche pas ses mots. Subventionnée par des aides publiques pour plus de 1 milliard d'euros par an - 12 % du chiffre d'affaires du secteur - la presse écrite traverse une crise sans précédent, touchée notamment par une chute de ses recettes publicitaires et l'érosion d'un lectorat de plus en plus attiré par des sites d'information gratuits. À l'issue des États généraux de la presse en 2009, le gouvernement avait confié à Aldo Cardoso, ancien président d'Andersen, une mission pour « repenser la gouvernance des aides publiques à la presse ». Le président Nicolas Sarkozy avait plaidé à l'époque pour que ces aides soient attribuées « de préférence selon une logique d'investissement dans des projets collectifs ou pour rétablir le modèle économique d'une entreprise de presse, plutôt que selon une logique de fonctionnement, par définition, qui n'a jamais de fin ».Message reçu cinq sur cinq par Aldo Cardoso. Son rapport remis jeudi aux ministres du Budget François Baroin et de la Communication Frédéric Mitterrand préconise de « mettre un terme aux effets pervers de certaines aides publiques ». Selon le dispositif actuel, 401 millions d'euros proviennent d'aides indirectes (taux de TVA réduits, exonération de la taxe professionnelle) et 626 millions d'aides directes (à la modernisation, à la diffusion...). Mais ce dispositif n'a pas permis « l'émergence ou la présence de titres de presse d'information politique et générale, forts et indépendants de l'aide publique », déplore le rapport. Conditionner l'octroiIl faut donc remettre à plat le système, selon Aldo Cardoso, et à commencer par le montant des aides qui pourrait être ramené à 835 millions d'ici 2016, grâce aux 15 propositions du rapport. L'une des propositions phares préconise ainsi « le conditionnement de l'octroi des aides à une stratégie d'innovation et de maîtrise des coûts, qui sera formalisée par un contrat entre l'éditeur et l'État ». Seront privilégiés les titres qui proposeront de « véritables stratégies d'investissement », notamment dans la diversification plurimédia et la monétisation de leurs contenus en ligne. Ce nouveau dispositif sera d'abord testé sur la presse quotidienne nationale en 2011, puis sur les autres supports à partir de 2012. S. B.
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