Succession difficile à la tête de PAI Partners

Hier encore, PAI Partners s'enorgueillissait d'être le plus gros fonds d'investissement d'Europe continentale. Mais la perte de son investissement dans le fabricant de toitures Monier l'a fait tomber de son piédestal. Et a provoqué un changement à sa tête. Lionel Zinsou a succédé à Dominique Mégret à la fin du mois d'août. Cette succession a déclenché la clause dite de « l'homme clef », qui permet pendant six mois aux investisseurs de réviser leurs engagements. Le nouveau président de PAI a donc la lourde charge de négocier avec ses partenaires la réduction de la taille du cinquième fonds, PAI Europe V, clos en avril 2008 à 5,4 milliards d'euros et déjà investi à hauteur de 800 millions d'euros (dans Atos et Xella). Reste une enveloppe de 4,6 milliards d'euros.Mi-septembre, Lionel Zinsou a envoyé un courrier à ses partenaires indiquant que la réduction de la taille du fonds pourrait atteindre 50 %. « Les investisseurs de PAI estiment, à juste titre, que le marché n'est plus capable d'absorber les capitaux levés pour le fonds V », avait-il expliqué à « La Tribune » le 21 septembre. Seulement, le président du fonds français peine à obtenir un modus vivendi. Depuis son arrivée, il rencontre un par un les quelque 140 investisseurs. À Paris le 29 septembre, il était à Londres le lendemain, avant de s'envoler cette semaine pour New York, puis Chicago. Il achèvera son tour du monde au début du mois de novembre, avec l'Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient. Un calendrier serré, puisque les investisseurs ont jusqu'au 20 novembre pour se prononcer. A priori, le plus important d'entre eux, BNP Paribas (22 % du fonds V), devrait le soutenir, Lionel Zinsou s'étant assuré de son soutien lors de son accession à la présidence.En revanche, d'après nos informations, les négociations sont très complexes avec un autre investisseur majeur, le Canada Pension Plan (CPP). Axa et Allianz, avec sa filiale AGF Private Equity, sont également des acteurs dont la voix pèse lourd dans les négociations. Les autres français, comme CNP, Crédit Agricolegricole SA ou Société Généralecute; Générale, ont des tickets plus faibles.En coulisse, l'agitation règne, le radicalisme de gros investisseurs anglo-saxons le disputant à la modération des « fidèles » de PAI. Certains souhaiteraient aboutir à une solution à la carte, avec une limite de réduction des engagements, mais le fonds français prône le consensus. Aussi, la question du droit de regard sur PAI de ses partenaires est au centre des négociations. Quelle que soit l'option retenue, elle devra être adoptée par 80 % des investisseurs. « Avant Noël », a prévenu Lionel Zinsou. nLionel Zinsou a indiqué que la réduction de la taille du fonds pourrait atteindre 50 %.
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