Un patron, deux actionnaires activistes et une multitude de fonds

En fait, Sanofi et Genzyme sont fait pour s'entendre. Le patron de Genzyme ne peut se permettre d'aller à l'encontre des intérêts de ses actionnaires. « Aux États-Unis, contrairement à l'Europe, l'unique mission d'un conseil d'administration est de représenter les actionnaires, et non les salariés ou les autres parties prenantes », souligne un avocat américain spécialiste des OPA. À l'inverse, sauf à ramasser plus de 90 % du tour de table de sa cible, Sanofi ne peut se passer de l'accord du conseil et de son président.Bataille d'influenceLes deux principaux actionnaires de Genzyme, les activistes Carl Icahn et Ralph Whitworth, détiennent tous deux un peu plus de 4 % du tour de table. Opposés dans la bataille d'influence qu'a menée Henri Termeer il y a quelques mois, les deux hommes n'en ont pas moins un intérêt commun à maximiser leur investissement. « Or, leur coût de revient total est plus proche des 75 dollars que de 70 », indique un gérant. Quant aux autres actionnaires, leur profil s'est modifié. Au fil des mois, les arbitragistes, alléchés par la perspective d'une bataille boursière, ont progressivement remplacé certains fonds traditionnels (fonds de pensions ou d'investissement à moyen/long terme). « Nombre d'investisseurs institutionnels ont acheté leurs titres à un prix plus élevé que l'offre de Sanofi. Et ceux qui sont entrés à 50 dollars [avant que Sanofi ne lance son offre] espèrent un retour sur investissement supérieur », confirme Steven Silver, analyste biotech chez S&P outre-Atlantique.L'attente pèse sur l'actionÀ l'inverse, « tous les actionnaires se disent qu'en cas d'échec des négociations, le titre Genzyme retomberait au moins à 60 euros », souligne Rudi Van den Eynde, gérant chez Dexia. Autant dire qu'ils sont prêts à attendre quelques semaines pour bénéficier d'une issue favorable. « Pour les fonds ayant des problématiques de bilan de fin d'année, la performance annuelle de Genzyme [plus de 40 % de hausse] est satisfaisante », explique un analyste parisien.En attendant, c'est sur l'action Sanofi que pèse l'attente : fin juin, le titre cotait à plus de 49 euros ; ce jeudi 9 décembre, il a clôturé sensiblement au même niveau. A.T, avec Jérôme Marin, à New York
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.